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Le 8:30 avec Catherine Albaric-Delpech

Le 8:30 avec Catherine Albaric-Delpech

ÉDUCATION / La directrice académique des services de l'Éducation nationale dans les Hautes-Alpes était l'invitée

 

- Hautes-Alpes - 

 

Depuis vendredi dernier, l’actualité est heurtée, choquée suite à l’assassinat de Samuel Paty, enseignant en histoire géographie qui a été sauvagement tué après avoir montré à ses élèves de 4ème les caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. « Il est devenu le visage de la République », déclarait lors de la cérémonie ce mercredi soir à la Sorbonne Emmanuel Macron. Le chef de l’État a salué « celui qui s’était donné pour tâche de ‘faire des républicains’ ». « L’idée est de construire chez les élèves une capacité d’esprit critique, l’idée n’est pas de les formater », estime Catherine Albaric-Delpech. Arrivée cet été dans les Hautes-Alpes, elle est devenue directrice académique des services de l’Éducation nationale. Mais sa carrière a débuté en tant qu’enseignante en histoire géographie et pour elle, « la liberté d’expression n’est pas un tabou ». Si elle reconnait que l’éducation morale et civique n’est pas un « sujet simple à traiter car elle est au carrefour de contenus d’enseignements et de l’actualité », l’objectif est de « travailler la matière, le savoir, la géopolitique ».

 

« Si on regarde ce qui est fait tous les jours dans les classes, il n’y a pas à rougir », C. Albaric Delpech

 

La directrice académique salue le travail mené par les enseignants et professeurs, « nous ne sommes pas un système éducatif totalitaire ». Après le drame qui a touché l’Éducation nationale, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et président de l’assemblée des régions, a annoncé que les 13 régions françaises prendront l’initiative de publier un livre de caricatures politiques et religieuses pour le diffuser dans les lycées. Une initiative qui n’est pas décriée par Catherine Albaric Delpech, « la caricature fait partie de notre histoire, de l’histoire de la démocratie. Il y a dans le pouvoir de la dérision, de l’humour une sorte de contre-pouvoir, de contre discours qui fait partie de l’ADN de la démocratie. Il faut que l’on travaille sur la différence entre connaissance, opinion et croyance ».

 

Confinement et décrochage scolaire

Après la période de confinement, la crainte d’un décrochage scolaire massif avait été évoqué, si bien que le gouvernement en avait fait sa priorité lors de la rentrée. Dans les Hautes-Alpes, toute la communauté éducative s’est mobilisée, trois réunions ont été faites avec des chefs d’établissements « qui connaissent les élèves décrocheurs. Nous n’avons pas de situation inquiétante, de hausse dramatique du nombre de décrocheurs car les professionnels sont très mobilisés et nous avons un nombre d’élèves suffisamment faible pour travailler de manière précise, au cas par cas ».