Le 8:30 avec Christine Portevin

Le 8:30 avec Christine Portevin

POLITIQUE / À Guilllestre, ces élections municipales laisseront dans les urnes le schéma d’un maire qui se représente, avec face à lui sa première adjointe Christine Portevin

 

- Hautes-Alpes - 

 

Ce n’est pas vraiment l’histoire d’un désaveu de la politique du maire. Mais plutôt l’histoire d’une idylle politique qui prend fin après 12 ans de travail commun. Les élections municipales de mars prochain verront à Guillestre le maire Bernard Leterrier repartir dans le combat, avec face à lui sa première adjointe Christine Portevin. « Cela fait un an et demi que je dresse le constat de séparation », explique-t-elle dans le 8 :30, parlant d’un maire qui décide seul, dans son bureau, « sans concertation » à l’image de l’arrêté anti-pesticides, « nous étions pour, mais pas sur la forme. On aurait voulu une concertation et non une décision couperet ». La première adjointe n’hésite pas à parler d’un maire qui n’entend plus, « moins d’écoute et plus de jugements. Et une déconsidération du travail ».

 

Pourquoi ne pas avoir démissionné ?

La réponse est simple pour la candidate : « la démission m’est impossible, je suis aussi légitime que lui et j’ai des dossiers en cours ». Alors elle part en campagne pour ces élections, une décision prise alors que le maire lui aurait annoncé qu’elle était sa dauphine « avant que je n’apprenne en septembre par la presse qu’il se représentait. Avec une équipe renouvelée ». Christine Portevin va donc à la pêche aux voix, mais pas seule puis que trois adjoints et deux conseillers municipaux la suive, elle parvient également à attirer avec elle l’opposition.

 

Guillestre, le tableau des paradoxes

Selon l’INSEE, le salaire moyen à Guillestre est de 2.087 euros par mois. C’est un peu moins que la moyenne nationale,2.225 euros par mois. Mais le taux de pauvreté y est de 14 %. Quant à la population, elle y est vieillissante. Entre 2011 et 2016, la seule population qui a augmenté, ce sont les 60-74 ans (+ 2 points), et les 75 ans ou plus (+ 1 point). Par contre, pour les 15-29 ans, c’est 1 point de moins et 2 points pour les 30-44 ans. « La problématique, c’est qu’il y a plus de gens qui viennent travailler à Guillestre que de personnes qui s’y installent », estime Christine Portevin. Un problème de logements à régler alors que les terrains « à bâtir sont chers et Guillestre manque un peu de vie, d’être humain, d’attractivité ». Il faut selon elle relancer l’emploi, grâce à la communauté de communes « en faisant preuve de propositions, agiter les leviers, pourquoi pas acheter des commerces et les revendre ou les louer ». Enfin, créer « d’autres lieux économiques avec l’accueil d’auto-entrepreneurs ».

 

C. Cava Michard