-Alpes de Haute-Provence-
24 mars 2015, 10h40 : le vol 4U9525 de la compagnie Germanwings se crashe dans le massif des trois Évechés entre Prads Haute Bléone et le Vernet. L’acte suicidaire du copilote Andreas Lubitz entrainera la mort de 149 personnes. Durant une semaine, Alpes 1 recueille les témoignages de ceux qui se souviennent de ce drame.
"On se souvient précisément de ce que l'on faisait ce jour là", explique le lieutenant-colonel Henri Couvé, chef du groupement de gestion des risques au sein du SDIS 04.
Ce jour là, il était chef de site de permanence quand l'appel retentit, "les choses se sont enchainées rapidement. Au départ, c'était une alerte pour un avion à réaction passé très bas. Je me faisais l'image d'un avion à réaction type avion de chasse. Mais c'est une question de minutes. Notre chef de salle est en liaison avec le Centre de Coordination et de Sauvetage à Lyon, il relate alors à voix haute ce qu'il entend : on parle pour la première fois d'un Airbus A 320 avec 150 personnes à bord. Puis moins de 30 minutes après le premier appel, nous avons le retour d'un hélicoptère qui a trouvé la zone du crash. Au regard de la violence de l'impact, il n'y a aucun rescapé".
"On est sur une dimension que personne n'a jamais connue au SDIS 04"
La mission des pompiers évolue alors. D'une opération au départ de secours, "on va être dans une logique de soutien".
Des personnels de secours qui ont été impactés psychologiquement, "on est sur une dimension que personne n'a connu au sein du SDIS 04, nous avons des personnels qui sont au contact d'une vision inhumaine. Et ceux qui ne sont pas sur la zone, la charge est émotionnelle : ils prennent connaissance des passagers, des classes d'enfants dans l'avion, des familles. On vit la détresse des personnes qui vont venir sur la zone".
C'est aussi le souvenir d'une mobilisation incroyable des pompiers, "chaque jour, nous avons en moyenne 200 pompiers mobilisables. Ce jour là, nous sommes montés à plus de 500 pompiers".