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Région : Olivier Dubuquoy, celui qui voulait faire alliance

POLITIQUE / Ce militant connu pour son combat contre la pollution des boues rouges sur le littoral avait été désigné chef de file des Verts pour mener la campagne des régionales. Avant qu'EELV ne fasse machine arrière, refusant sa stratégie de fonder une alliance large à gauche pour la campagne dès le premier tour. Malgré tout, il continue et avance aujourd'hui le soutien d'une 12aine de mouvement

 

- Région - 

 

Un « pont d’humanité » sera tissé ce samedi à Montgenèvre. C’est l’appel de « Tous Migrants », qui demande depuis plusieurs années la démilitarisation de la frontière franco-italienne face à la crise migratoire. Le collectif appelle à mettre fin aux menaces judiciaires qui pèsent sur les maraudeurs solidaires portant assistance aux exilés. Il avance aussi l’idée d’un « corridor humanitaire », qui permettrait de « protéger toute personne demandant l’asile en France ou en Europe afin qu’elle ne risque pas sa vie en montagne ». Le rendez-vous est donné à 11h30 samedi, devant la Police aux Frontières de Montgenèvre.

 

Le drame des exilés, lancement de campagne  régionale

Un rassemblement qui sera aussi le théâtre de prise de position, en vue des élections régionales. Invité, Olivier Dubuquoy sera présent. D’abord connu médiatiquement pour avoir combattu les pollutions de boues rouges en région PACA, il avait été désigné en fin d’année dernière comme le chef de file d’Europe Écologie les Verts pour la campagne des régionales. Mais quelques mois plus tard, Olivier Dubuquoy avait été mis sur le banc de touche pour avoir voulu composer une alliance large à gauche. Malgré tout, il poursuit sa route et est pressenti pour les régionales.

 

« Tout le monde est d’accord pour une dynamique unitaire dès le premier tour », O. Dubuquoy

 

C’est un peu un retour de bâton pour Europe Écologie Les Verts. En octobre, le parti désigne, lors d’un vote interne, Olivier Dubuquoy, comme chef d’orchestre. C’est lui qui doit organiser les élections régionales pour le parti. C’est là que le désaccord naît. Olivier Dubuquoy décide alors d’entamer les discussions afin de composer une union large à gauche. Un choix qui n’est pas accepté par le bureau national d’EELV, il est alors suspendu en janvier dernier. Aujourd’hui, le parti a rejoint six autres mouvements pour composer un « pôle écologiste ». De quoi conforter Olivier Dubuquoy dans son choix initial, « tout le monde est d’accord pour une dynamique unitaire dès le premier tour, je tends la main au pôle écologiste ».

 

« S’il y a une force politique qui doit rejoindre l’autre, c’est la leur », O. Dubuquoy

 

Il leur tend la main mais ne compte pas les rejoindre. Car malgré sa mise sur le banc de touche d’EELV, il a poursuivi son travail d’union dans le mouvement « Il est temps ». Et ce sont aujourd’hui une douzaine de mouvements, collectifs citoyens et partis comme la France Insoumise, le Parti Socialiste ou encore le Parti Communiste Français, qui apportent un soutien, « nous avons 300 personnes qui travaillent sur la collaboration du programme. S’il y a une force politique qui doit rejoindre l’autre, c’est la leur ».

 

L’écologie, envers et contre l’union ?

Il y a urgence à faire union, pour Olivier Dubuquoy. D’autant que dans un sondage IFOP publié en fin d’année dernière, si la gauche part en offre politique éclatée, elle ne serait pas en « mesure de se qualifier pour le second tour ». « Si on part sur la stratégie du pôle écologiste, ils sont crédités entre 9 et 11 % d’intentions de votes. Il faut faire au minimum 10 % pour se maintenir », avance Olivier Dubuquoy qui appelle aujourd’hui à « l’humilité » et la raison.

Un appel qui pourrait bien rester dans les limbes politiques. Car le « pôle écologiste » avance progressivement ses pions, et dans cet échiquier, c’est peut-être bien Jean-Marc Governatori, millionnaire niçois de l’Alliance Écologiste Indépendante, qui en porterait la candidature.

 

C. Cava Michard