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Santé : la CGT Santé et Action Sociale 04 appellent à la mise en place d'initiatives le mardi 26 mai 2020.

Le syndicat CGT de l'hôpital de Digne organise une journée de grève avec une remise de médailles en chocolat et de cacahuètes au sein de l'établissement. Initiative à l'entrée de l'hôpital de 8h00 à 17h00.

Comme partout sur le territoire, la mobilisation pour sauver l’hôpital redémarre dans notre région. Ce mardi 26 mai plusieurs initiatives seront mises en place à partir de 8h00 et pour toute la journée à l'entrée de l'hôpital de Digne, à 11h00 à l'entrée de l'hôpital de Manosque...

« Après deux mois passé à serrer les dents pour faire face à une situation au combien difficile, le monde hospitalier craque. » explique le syndicat qui fustige les autorités, « directeurs d’ARS et d’hôpitaux souvent zélées » et qui demande à l’exécutif: « moins de belles paroles et enfin des actions ! »

Les salariés du secteur sanitaire, social et médicosocial revendiquent toujours une réelle reconnaissance salariale, des embauches, des lits et des structures. CGT Santé ironise sur les décisions annoncées dernièrement par le gouvernement comme « la prime qui divise et qui ne compte pas pour la retraite, le défilé des soignants avec les militaires le 14 juillet ou les vacances payées par la monétisation des congés donnés par des salariés d’autres secteurs d’activités »

Pour le syndicat, il faut ouvrir les négociations sur le temps de travail/temps de repos, sur la revalorisation des carrières, l’augmentation des salaires avec 300 euros minimum pour tous, l’embauches de personnels, l’arrêt des fermetures de lits dans les hôpitaux ou encore le recrutement de médecins.

Les syndicats comptent ainsi mettre la pression sur le gouvernement qui lance son « Ségur de la santé » lundi 25 mai. Les concertations nationales s’engageront ainsi sur l’ensemble des thématiques, les « 4 piliers* » annoncés par Emmanuel Macron, avec les acteurs concernés.

Début juin, une consultation dans les territoires sera également lancée pour tirer pleinement et collectivement les leçons de la crise. Les conclusions de l’ensemble des concertations menées dans le cadre du « Ségur de la santé » seront rendues d’ici mi-juillet

 

 

 

 

*Les 4 piliers du Ségur.

 

1. Revalorisation des rémunérations et des carrières et développements des compétences et des parcours professionnels à l’hôpital et dans les EHPAD.

Partant d’un constat largement diffusé d’une place relative des soignants dans l’échelle globale des rémunérations parmi les plus faibles de l’organisation de coopération et de développement économiques, le « Ségur » abordera la question de la hausse des salaires et de la revalorisation des carrières à l’hôpital et dans les EHPAD.

La modernisation de la politique de gestion des personnels et des compétences à l’hôpital et dans les établissements médico-sociaux fait l’objet de fortes attentes de la part des professionnels de santé.

Plusieurs axes de réflexion pourront être explorés :

  • Développement des exercices mixtes ;
  • Modernisation de la gestion de carrière et des compétences ;
  • Développement des pratiques avancées et des coopérations entre professionnels ;
  • Assouplissement de la gestion du temps de travail pour ceux qui le souhaitent ;
  • Promotion de la qualité de vie et de la santé au travail ;
  • Promotion du dialogue à l’hôpital.

 

2. Plan d’investissement et réformes des modèles de financement.

Des mesures pour relancer l’investissement dans les établissements ont été engagés fin 2019 dans le cadre du plan Investir pour l’hôpital, avec notamment une enveloppe de 150 millions d’euros annuels allouée pour l’investissement du quotidien, et la perspective d’une reprise d’un tiers de la dette hospitalière, soit 10 milliards d’euros. À la suite de la crise, il apparaît que la politique d’investissement doit être repensée et renforcée.

Le « Ségur » s’attachera à en identifier les nouveaux principes directeurs :

  • Investissement au service de la réponse aux besoins de la population, sur une base territoriale afin de favoriser l’émergence de vraies logiques territoriales de prise en charge des patients ;
  • Révision de la doctrine capacitaire pour prendre soin de tous les patients qui en ont besoin dans les bonnes conditions ;
  • Inscription des investissements dans une logique de développement durable ;
  • Préparation des établissements à toutes formes de risque et de crise dans une optique de résilience.

S’agissant des modes de financement, la réforme de la tarification à l’activité sera accélérée. D’une façon générale, les nouveaux modes de rémunération, plus tournées vers la qualité de prise en charge, dans tous les secteurs (court séjour, psychiatrie, soins de suite, médecine de ville), devront être plus rapidement déployés. Il s’agira également de donner une plus large place à la prévention dans les modes de financement.

 

 

3. Mise en place d’un système plus souple, plus simple, plus en proximité, en revalorisant le collectif et le sens de l’équipe et l’initiative des professionnels.

Cette crise a aussi accéléré la prise de conscience du poids des contraintes normatives pesant sur l’ensemble des professionnels de santé qui les éloignent de leur cœur de métier : le soin. Pendant cette période, la levée de bon nombre de règles est apparue comme un facteur essentiel de l’efficacité collective. Cette expérience doit donc permettre de questionner, alléger, simplifier, assouplir les organisations dans la durée.

Un « choc de simplification » doit permettre de redonner aux professionnels les capacités d’innover pour mieux prendre en charge leurs patients. Le développement massif des usages de la télémédecine est par exemple l’un des acquis qu’il faudra pérenniser.

Cette simplification devra également concerner le fonctionnement interne des établissements de santé et des groupements hospitaliers de territoire.

Il s’agira de conserver cet élan et de redonner globalement du pouvoir aux hôpitaux, c’est-à-dire une beaucoup plus grande autonomie et souplesse dans leur organisation, mais aussi de repenser les équipes et les services de soins comme unités de fonctionnement clefs de chaque établissement.

Enfin le développement du numérique en santé devra lui aussi être accéléré avec notamment l’espace numérique personnel, et les outils visant à simplifier l’exercice des professionnels.

 

4. Mise en place d’une organisation du système de santé fondée sur le territoire et intégrant hôpital, médecine de ville et médico-social.

La période de crise a montré qu’il était possible de mobiliser l’ensemble des acteurs du soin, en ville, à l’hôpital et dans le secteur médico-social au service de la qualité de la prise en charge des patients et pour garantir le meilleur accès aux soins.

Les organisations territoriales, initiées par le plan « Ma Santé 2022 », avec les maisons de santé, les communautés professionnelles de territoire de santé, les hôpitaux de proximité, le service d’accès aux soins, les plans territoriaux de santé mentale et la prise en charge coordonnée des malades chroniques devront être accélérées et renforcées.

La question de l’accompagnement des médecins de ville dans un métier qui évolue et va évoluer dans une situation post-covid sera intégrée dans ce chantier.

 

TM