Agriculture : Le gouvernement appelle ceux "qui n'ont plus d'activité" à aider les agriculteurs.

Dans un communiqué, Bruno LE MAIRE, Ministre de l’Economie et des Finances, Muriel PENICAUD, Ministre du Travail et Didier GUILLAUME, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, lancent un appel aux Français qui « peuvent choisir d’aller renforcer la force de travail de la chaîne agricole et agroalimentaire »

« Tous les ans, à cette époque, les agriculteurs ont besoin de main d’œuvre pour récolter fruits et légumes, ou pour planter les semis qui seront récoltés cet automne. D’habitude, ces renforts saisonniers étaient assurés par des travailleurs de pays voisins, qui ne peuvent plus aujourd’hui circuler librement, compte-tenu de l’épidémie qui frappe le pays. » explique le communiqué.

Après l’appel de Didier Guillaume mardi 24 mars à venir rejoindre les rangs de « la grande armée de l’agriculture », les ministres ont détaillé les modalités pratiques permettant à ceux qui le souhaitent de venir travailler en agriculture pendant la pandémie de coronavirus.

 

Simplifier et faciliter le recrutement

Pour faciliter les recrutements, le Ministère du Travail et Pôle Emploi mettent en place une plateforme, d’accès simplifié pour les candidats comme pour les entreprises, dédiée aux secteurs qui ont, dans cette période, des besoins particuliers en recrutement.

  • Cette plateforme regroupera toutes les offres disponibles pour les entreprises concernées
  • Pôle emploi proposera à chaque employeur, s’il le souhaite, de prendre en charge la présélection des candidats
  • Les candidats pourront consulter les offres sans créer de compte et accéder directement aux coordonnées des recruteurs

 

Inciter les salariés et indépendants inoccupés à rejoindre temporairement la filière

Ce sont les demandeurs d’emploi ou les indépendants dont l’activité a été stoppée qui sont les premiers concernés par ces opportunités d’emploi dans la filière mais également des salariés, employés par des entreprises en baisse d’activité, susceptibles de répondre aux besoins intenses en recrutement de la filière.

« C’est pourquoi les dispositions législatives et réglementaires, prises en application de la loi du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19, prévoiront un dispositif simple et exceptionnel, permettant aux salariés qui subissent une mesure d’activité partielle de conclure un contrat de travail avec une entreprise du secteur. »

  • Le salarié pourra cumuler son indemnité d’activité partielle avec le salaire de son contrat de travail dans la filière agroalimentaire, sous réserve que son employeur initial lui donne son accord pour respecter un délai de prévenance de 7 jours avant la reprise du travail
  • L’employeur de la filière agroalimentaire qui embauche le salarié en activité partielle devra libérer le salarié de ses obligations sous réserve du même délai de 7 jours.
  • Enfin, les bénéficiaires du fond de solidarité pour les très petites entreprises, indépendants, microentrepreneurs et professions libérales, pourront cumuler le versement par le fonds (1 500 euros début avril sur demande auprès du site des impôts) avec des contrats courts dans les entreprises agricoles et agroalimentaires.

 

Déclaration contradictoire

Depuis les dernières déclarations d’Edouard Philippe, le confinement en France a été durci et la position du gouvernement face à cette demande de main-d’œuvre interroge. Comme le soulignait dans "20 minutes" dernièrement Bruno Cautrès, directeur de recherche au CNRS :

« Le gouvernement dit à la fois que ceux qui le peuvent doivent aller travailler, mais que jamais la France n'a connu d'épidémie si dangereuse depuis un siècle. »

 

Alors quid de la sécurité des salariés ?

Dans leur communiqué, les ministres mettent en avant la priorité absolue, celle de la protection des salariés.

« Dans le secteur agricole et agroalimentaire, comme pour tous les secteurs, les gestes barrière et les règles de distanciation sont la meilleure protection contre la propagation du covid-19. Ces principes doivent être mis en œuvre de manière très concrète pour les salariés, en fonction de chaque secteur d’activité. »

Et de conclure qu’avant la fin de la semaine, un guide pratique, établi par le Ministère du Travail en concertation avec les acteurs de la filière, sera diffusé aux entreprises et aux exploitations afin de garantir un travail en toute sécurité pour leurs salariés

 

 

T.Masselis