- Région PACA -
Un centre de réinsertion pour « personnes radicalisées » ou susceptibles de basculer dans le jihadisme va être créé dans « chaque région » française d'ici fin 2017, a annoncé Manuel Valls lundi en présentant un plan de lutte contre le terrorisme contenant plusieurs mesures nouvelles.
Ce plan vise à doubler en deux ans les capacités de prise en charge des jeunes actifs dans les réseaux jihadistes ou pouvant rejoindre leurs rangs. Il est doté d'une enveloppe de 40 millions d'euros supplémentaires d'ici 2018: le fonds interministériel de prévention de la délinquance, déjà abondé de 20 millions d'euros supplémentaires en 2015 pour la lutte antiterroriste, recevra en effet 20 millions de plus par an en 2016 et en 2017.
Le premier centre sera « mis en place » cet été en Indre-et-Loire a confirmé Manuel Valls en conférence de presse, ajoutant que les premiers accueillis « pourront être des repentis dont nous éprouverons la sincérité et la volonté de réinsertion dans la durée ».
Afin de mieux coordonner la création et le fonctionnement de ces structures, une « cellule nationale de coordination et d'appui » à l'action des préfets, des départements et des associations va être créée au sein du Comité interministériel de prévention de la délinquance, qui verra ses effectifs renforcés, selon le plan réalisé par le Premier ministre remis à la presse.
Les enquêtes administratives visant à passer au crible les personnes occupant des postes sensibles au sein des professions réglementées vont également être multipliées, avec des contrôles « à périodicité resserrée ». Ce criblage sera par ailleurs « étendu au dispositif de préparation des grands évènements », alors que l'Euro 2016 de football commence début juin en France.
L'exécutif compte également « construire de puissants contre-discours » pour « contrecarrer la propagande jihadiste et salafiste et casser cette entreprise d'embrigadement à grande échelle ».
Pour Christian Estrosi , « il s’agit maintenant de passer aux actes »
Pour le président Les Républicains, de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, « le gouvernement nous dit vouloir prendre - enfin !- un certain nombre de dispositions qui semblent aller dans le bon sens (…) il s’agit qu’on avance concrètement sur les modalités de mise en œuvre et de fonctionnement. »
Pour cela, le maire de Nice annonce qu’il sera prêt à se baser sur l’expérience de la cellule contre les dérives fondamentalistes, créé en 2014 sur sa ville.
Pour le FN à la région, Manuel Valls « chérit les causes dont ils déplorent les effets »
Pour le groupe FN à la région, retour aux fondamentaux : « L'immigration massive a importé sur notre territoire le communautarisme et sa conséquence : l'islam radical ». Ainsi, l’erreur viendrait du « manque de jugulation des arrivées massives et continues en France de filières illégales utilisées par les terroristes. » Centres de déradicalisation, numéros verts, site internet… autant de « rustines » qui « ne règlent en rien la crise identitaire majeure.»
Au menu pour le Front National, les seules mesures valables s’énoncent ainsi : « la peine de mort » censée « dissuader » certains jeunes en voie de radicalisation et « les aider à prendre conscience des conséquences de leurs actes. » « Le rétablissement des frontières nationales offrira un contrôle sur les retours (ou la simple entrée) des individus les plus dangereux ». Et enfin, « la fermeture des mosquées radicales et l'expulsion des prédicateurs de haine ».