-Région PACA-
L'élection de Christian Estrosi (Les Républicains) à la tête de la région Provence Alpes Côte d'Azur n'est pas encore définitive, en effet trois recours ont été déposés.
Le premier par le député PS des Bouches-du-Rhône Patrick Mennucci, qui précise que son recours concerne uniquement le 1er tour dans un bureau du centre-ville de Marseille, où une possible inversion entre la liste Estrosi et la liste du candidat socialiste Christophe Castaner constituerait un préjudice de 87 voix pour la liste socialiste.
Un autre recours a été déposé par un particulier. Le dernier enfin par les élus régionaux du Front National et leur chef de file, la députée du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, ex-candidate aujourd'hui conseillère régionale d'opposition.
« Insincérité du scrutin »
Pour le secrétaire général du groupe FN à la région, Frederic Boccaletti, plusieurs points remettent en question le scrutin. Tout d’abord, ce qu’il qualifie de « manœuvres » de la liste Estrosi « sous forme de calomnies et diffamations avancées et auxquelles Marion Maréchal-Le Pen n’a pas pu répondre, car produite à la dernière minute ». Puis le livre noir édité par le PS durant l’entre deux tour, « une liste impressionnante de calomnies envers les maires FN qui gèrent les communes, et là aussi nous n’avons pas pu y répondre. » Enfin, les conditions de désistement de la gauche : Frederic Boccaletti pointe l’accord « sur la création d’un conseil territorial, - une promesse d’entre deux tour du candidat Estrosi suite à l’éviction de la gauche au second tour, afin de laisser la parole à l’opposition auquel pourra également participer le FN. Ndlr- et ce conseil va coûter de l’argent au contribuable. C’est donc une négociation avec la gauche avec l’argent du contribuable », dénonce l’élu. Autre condition de désistement dénoncée par le secrétaire général, le ralliement de Jean-Marc Governatori, candidat Alliance Écologiste Indépendante, au profit de Christian Estrosi, avec « la promesse de la création d’une structure dont il prendrait la présidence, d’un coût de plus de 10 millions d’euros, là aussi à la charge du contribuable. »
La gauche défrayée pour assister au conseil territorial ?
Enfin, le FN soulève une
question, est-ce que la gauche sera défrayée pour siéger au sein de ce conseil
territorial ? « Il y a des rumeurs
sur le fait que ces élus de gauche pourraient être défrayés, et cela cause
réellement un problème, puisque les électeurs ont très clairement dit, par
leurs votes, qu’ils ne voulaient plus de la gauche (…) alors pourquoi
indemniser des personnes qui ne sont pas élues ? » s’interroge
Frederic Boccaletti. « De plus ce
conseil aura les dossiers avant même les conseillers régionaux (…) on crée donc
une structure surpuissante par rapport au conseil régional, et c’est choquant
de voir qu’un élu de la République ne se fit pas au choix des électeurs », affirme le représentant frontiste sur
Alpes 1.
Conséquences : Christian Estrosi restera député et maire de Nice plusieurs mois encore
Quelles que soient leurs motivations, ces trois recours ont un effet immédiat qui fait plutôt les affaires de Christian Estrosi : ils bloquent la validation officielle de son élection à la Région. En conséquence, son entourage l’a confirmé ce lundi, Christian Estrosi ne prend pas le risque de se départir de ses autres mandats tant que les recours n’auront pas été purgés et son élection régionale définitivement entérinée.
Le Conseil d'Etat doit désormais confirmer ou casser l'élection. Une seconde option qui parait assez improbable au vu du grand nombre de voix qui séparaient les deux finalistes au second tour. Mais tant que la décision n'est pas tombée, le risque d'annulation n'est pas exclu…