-Région PACA-

L’entre-deux tours des élections régionales monte d’un cran en terme de tensions politiques, et à ce petit jeu de déstabilisation politique tous les coups sont permis, comme celui d’exhumer d’anciennes vidéos ou de précédents accords politiques.

Comme un lundi de « bad buzz » épisode 1 :

Marion Maréchal-Le Pen « Francilienne avant tout » est en peine face aux journalistes.

Marion Maréchal-Le Pen n’est, contrairement à ce que pourrait nous laisser penser notre mémoire politique, pas candidate aux régionales pour la première fois. En 2010 elle fut seconde sur la liste FN en Île-de-France. Rien de surprenant pour une native de  Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines. Ce qui l'est un peu plus, c'est la justification de Marion Maréchal-Le Pen lorsqu'on lui demande, sur France 3 Île-de-France, pourquoi elle a choisi de se présenter dans les Yvelines. « Écoutez parce qu'on m'a demandé d'être là et on pensait que c'est là que je serais utile. Je suis francilienne avant tout.» Une réponse qui prend un tout autre sens dans cet entre-deux tours.

Autre instant de campagne de 2010, dans une vidéo celle qui n’est pas encore députée du Vaucluse, paraît complètement dépassée par les questions de plusieurs journalistes sur un marché. Elle craque et ne sait répondre quand on lui demande ce qu’elle compte mettre en place pour redonner le moral à la région Île-de-France. (Cliquez sur l’image pour voir la vidéo). Une vidéo mise en ligne lundi et qui a passé les 2 millions de vues en moins de 24 heures.

Comme un lundi de « bad buzz » épisode 2 :

Retour d’accords avec le FN pour Christian Estrosi

Lors de sa conférence de presse d’après premier tour, c’est à la candidate FN de lancer un assaut contre le candidat Les Républicains/UDI/Modem, Christian Estrosi :

« Ce qui est très amusant, c’est que Christian Estrosi qui appelle à voter aujourd’hui contre le FN, est le même qui appelait à des alliances avec le Front National pour sauver son siège » affirme Marion Maréchal-Le Pen aujourd’hui lors de sa conférence de presse, citant le tract du candidat Estrosi de l’époque, «  je suis favorable à ce que dans certains scrutins déterminant où l’opposition risque d’être en danger, nous sachions passer des accords locaux avec le Front National. »

Un tract auquel nous n’avons jamais avoir pu accès, malgré nos demandes répétées à l’équipe de campagne de Marion Maréchal-Le Pen.

En revanche en ce qui concerne cette alliance qu’aurait souhaité Christian Estrosi avec le FN, il suffit de remonter aux élections régionales de 1998. En mars de cette même année, le futur ministre de l'Industrie de Nicolas Sarkozy plaidait pour une alliance entre le RPR et le FN en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Selon l’Express, l'ancien maire frontiste de Toulon, Jean-Marie Le Chevallier raconte: « Christian Estrosi avait participé aux négociations et aurait été mon vice-président en cas d'entente. » Mais Jean-Marie Le Pen a finalement rejeté les conditions de la droite et l'accord a capoté.

La droite a toujours été très divisée sur l'attitude à tenir à l'égard du Front national. Malgré la stratégie du cordon sanitaire édictée dès les années 1980 par Jacques Chirac, de nombreux accords locaux ont été signés. Selon le politologue Erwan Lecoeur, les régionales de 1998 sont un moment particulier dans la relation entre la droite et l'extrême droite. « En 1998, l'idée d'une alliance avec le Front apparaissait comme l'unique alternative pour que les régions ne basculent pas à gauche ». Dans cinq d'entre elles, défiant la consigne nationale, la droite pactise alors avec les élus frontistes.