Région Paca – Alors que Sophie Camard, tête de liste EELV pour les élections régionales PACA, prône depuis le début de sa campagne une scission avec le PS – au moins au premier tour - et avec la tête de liste Christophe Castaner, considéré comme trop libérale. Une division doublée d’appels réguliers à la gauche de la gauche et notamment au Front de Gauche, afin de faire liste commune. Voici l’éternel débat interne, alliance ou pas alliance avec le PS, qui resurgie et met à mal la stratégie mis en place par le parti en région PACA, à travers une tribune co-signé des cadres d’EELV.
Des cadres EELV dénoncent les alliances avec le Front de gauche
Le sénateur Jean-Vincent Placé et le député Denis Baupin publiaient hier, mercredi, une tribune à la veille des journées d’été de leur parti, dénonçant les «négociations ou alliances» avec le Front de gauche pour les régionales :
«Une sorte de fièvre estivale a saisi une partie d’EELV: outre la région Rhône Alpes Auvergne qui l’avait décidé en juin, dans trois régions les têtes de listes annoncent ou négocient des alliances avec tout ou partie du Front de Gauche», écrivent les signataires dans cette tribune.
«Privilégiant l’alliance avec la gauche protestataire à l’action avec la gauche réformiste (accusée d’être insuffisamment radicale) des élus, des candidats, des cadres du parti écologiste façonnent une nouvelle stratégie pour EELV au risque de faire disparaitre l’écologie du champ politique et de rendre l’écologie impuissante», accusent-ils.
Eviter le succès de la droite et de l'extrême droite
«Il en est ainsi notamment dans les deux régions où le risque d’une victoire FN est le plus élevé, Nord-Pas-de-Calais/Picardie et PACA, où les têtes de listes écolos et dirigeants régionaux d’EELV préconisent un regroupement de la gauche radicale», ajoutent-ils.
Pour les signataires de cette tribune, «cette démarche se veut le prolongement de la sortie du gouvernement et de l’annonce l’hiver dernier par certains de l’objectif de construire une +force politique nouvelle».
Selon eux «bien que les candidatures EELV-FDG aux élections départementales de mars dernier aient échoué, elles ont servi de banc de test à la stratégie qui se dévoile aujourd’hui».
«Ce projet, au-delà des incantations, ne rencontre pas les faveurs des Françaises et des Français, et (...) il risque non seulement de détruire l’écologie politique mais aussi de concourir au succès de l’extrême droite ou de la droite», jugent les huit signataires.
Comment justifier le rassemblement au second tour avec le PS dans ces conditions ?
«Lors d’une élection à la proportionnelle (le mode de scrutin que nous préconisons pour toutes les élections), permettons aux électeurs écologistes de voter pour des projets écologistes, et aux électeurs du Front de Gauche de voter pour le leur», préconisent les signataires
«La campagne de premier tour doit être menée sans ennemi à gauche, afin de permettre le nécessaire rassemblement au second tour. Même si la gauche n’est pas parfaite, nous savons que la gauche et la droite ce n’est pas pareil», ajoutent-ils.
«Quant aux régions à risque FN, au pied du mur il n’y a pas à tergiverser (...) tous ceux qui connaissent le danger que représente le FN pour notre démocratie doivent s’unir pour lui faire barrage», conclut le texte.
Le texte est cosigné par Patricia Andriot, vice-présidente du Conseil Régional de Champagne Ardenne, les députés Denis Baupin, Barbara Pompili et François de Rugy, Marie-Pierre Bresson maire adjointe de Lille, Eric Loiselet, conseiller régional de Champagne Ardenne, Jean-Vincent Placé, sénateur et Christophe Porquier, vice-président du conseil régional de Picardie.
EELV tient ses journées d’été de jeudi à samedi à Villeneuve d’Ascq (Nord).