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Le jeu inégal de la croissance démographique dans les bassins de montagne

Le jeu inégal de la croissance démographique dans les bassins de montagne
© Parc National des Écrins

L'INSEE a dévoilé ses chiffres la semaine dernière à ce sujet : le Briançonnais et le Queyras perdent des habitants quand l'Embrunais ne fait qu'augmenter

 

83.700 personnes habitent dans les sept massifs de la Région Sud. Ce nombre ne croît plus selon l’INSEE. Dans une étude publiée la semaine dernière, on apprend que le nombre d’habitants y a augmenté de 45% depuis 1962 mais qu’elle cesse de croître depuis 2010 dans nos territoires. Elle diminue même dans le Briançonnais et le Queyras. Mais alors pourquoi ? 

Depuis l'année 2011, le nombre de naissance chute et le nombre de décès augmente. Selon l’INSEE, le solde naturel est donc de –0,2% de la population par an dans les 7 massifs de la Région.

 

Dans le même temps, les installations sur le territoire ne sont plus aussi importantes qu’avant. Elles comblent à peine le solde naturel négatif. Ce qui donne une stagnation de la population par rapport aux demi-siècle précédent car la période précédente entre 1962 et 2010 a été faste pour les sept massifs de la Région Sud.

En plus d’un nombre de naissance supérieur au nombre de décès (+0,2%), les installations de résidents étaient supérieures au nombre de départs en raison du développement du développement des grandes stations de ski. On enregistrait alors une croissance de la population de 0,5% par an.

 

 

Et dans les Alpes du Sud ?

 

Entre 1962 et 2022, la population des bassins de montagne de la région a augmenté de 45 %, deux fois plus vite que dans les autres communes de montagne de France. L’implantation des stations de ski joue le jeu de la démographie avec des résidents qui s’installent. Dès les années 60, la hausse est particulièrement forte dans le Grand Briançonnais et le Guillestrois, puis dans les années 70 pour l’Embrunais. Pour les autres bassins, l’augmentation est là mais moins forte, plus lente : milieu des années 70 pour les Alpes de Haute-Provence et le Queyras, années 90 même pour le Champsaur-Valgaudemar et le Dévoluy.

 

Et depuis ?

Les courbes ne sont pas les mêmes. Les grands gagnants au jeu migratoire : le Champsaur-Valgaudemar-Dévoluy dans une certaine mesure, le Guillestrois également mais surtout l’Embrunais, dont la population augmente chaque année au même rythme.

Il y a aussi ceux qui stagnent, c’est Alpes de Haute-Provence par exemple.

Là où il y a des gagnants, il y a aussi des perdants, avec une population qui a soit quitté le territoire soit qui est décédée : c’est le cas dans le Briançonnais où les installations compensent à peine les départs quand le solde naturel est négatif. Ou bien encore dans le Queyras, où les habitants sont plus âgés . 

Un élément important à noter : l’INSEE remarque que la population des 18-25 ans part plus qu’elle ne s’installe, faute d’une offre universitaire suffisante dans les territoires de montagne. 

C. Cava Michard / N. Dalbera