- Région -
L’été dans les alpes du Sud va-t-il être sec ? C’est la question qui revient à chaque fin d’hiver début de printemps depuis l’été 2022. Cette année-là, peu de pluie pendant l’hiver et le printemps à l’échelle nationale. Les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence n’ont pas échappé au phénomène, en témoigne la visite du président de la République, en mars 2023, sur les bords du lac de Serre-Ponçon pour lancer un plan Eau.
Depuis les deux départements, et la région Sud, avec le plan Or Bleu qui s’est réuni à Marseille ce vendredi, ont réalisé leurs assises de l’eau pour adopter des solutions en cas de nouvelles crises. 2023 et 2024, n’ont pas posé de problème comparable à 2022 sur les Alpes du Sud. Et 2025 s’inscrit dans cette lignée des deux derniers étés puisque, la ressource en eau est en bonne situation sur la région selon Bénédicte Martin vice-présidente de la Région Sud en charge de l’agriculture et présidente de la société du canal de Provence.
« On a une situation extrêmement favorable puisque tous les voyants sont au vert que ce soit en termes de nappes, de débit, de manteaux neigeux : on est à l'abri. » B. Martin
Des réserves pleines, une côte touristique promise pour Serre-Ponçon
Alors, Pascal Jobert, chargé de projet sécheresse au sein de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, est-ce que cela veut dire un été à l’abri de toute sécheresse ?
« Alors non ! Ce qu’on peut dire c'est qu'on aura beau remplissage des stockages artificiels comme Serre-Ponçon. Par contre, les ressources locales, comme les fleuves, peuvent encore avoir des difficultés si dans les semaines qui viennent, on a des fortes températures. » P. Jobert
Ce qui veut dire qu’à l’heure d’aujourd’hui pour le lac de Serre-Ponçon, pas d’inquiétude. La réserve essentielle pour la région sera remplie pour le 1er juillet seront toutes les modélisations réalisées par EDF. La cote touristique sera atteinte : pas de problème pour naviguer sur le lac cet été.
En revanche en aval de la Durance, des conflits peuvent naître entre les différents usagers. La société du canal de Provence intervient pour les éviter comme explique Benoît Moreau, directeur du développement.
« On a mis en service un projet sur le Jabron. Avant les agriculteurs prélevaient directement dans la rivière. Sauf qu’elle est en difficulté souvent l’été. Ce qu’on a décidé est d’étendre les réseaux d’eau existant le long de la Durance pour remplacer ces prélèvements. » B. Moreau
Un projet similaire doit voir le jour sur le plateau de Valensole, au-dessus du lac de Sainte-Croix toujours dans les Alpes de Haute-Provence. Sont concernées les communes de Valensole, de Riez, d’Allemagne-en-Provence ou de Sainte-Croix sur Verdon.
Face à la raréfaction de la ressource, la consommation chute
En matière de consommation d’eau, la société du canal de Provence pointe les progrès en la matière pour les agriculteurs. De 6.000 mètres cube d’eau par hectare il y a 40 ans, les agriculteurs en consomment aujourd’hui 4 fois moins. Depuis 2012, les industriels, consommateurs en eau eux aussi, ont diminué d’un quart leur consommation. Et les particuliers ont aussi fourni des efforts depuis ce fameux été 2022.
« On le voit sur tous les réseaux : il y a une baisse depuis de 10 à 15 % de la consommation. » B. Moreau
Le directeur invite les utilisateurs à maintenir leur effort comme privilégier la douche au bain, ou encore ne pas renouveler tous les ans l’eau de sa piscine.
N. Dalbera
