Alpes du Sud : le portage par cheval auprès des bergers, la renaissance d'une pratique ancestrale

Alpes du Sud : le portage par cheval auprès des bergers, la renaissance d'une pratique ancestrale

AGRICULTURE / L'association Équi'grimpe, basée dans les Hautes-Alpes, refait vivre cette méthode ancienne : assurer des rotations par cheval ou par mules pour ravitailler les refuges ou les cabanes pastorales. La pratique évite les héliportages, préserve les lieux protégés mais ne bénéficie pas de financements

 

- Alpes du Sud - 

 

C’est le retour à des méthodes ancestrales, perdues dans les Alpes du Sud : ravitailler les milieux pastoraux, non pas en hélicoptère, mais à cheval. « Pourtant, les Italiens l’utilisent encore beaucoup », témoigne Lucie, maréchal-ferrand depuis dix ans et fondatrice de l’association haut-alpine « Équi’grimpe ». Elle fait revivre cette pratique ancienne depuis la fin de l’année dernière. Jeune, pourtant, elle n’en est pas à son coup d’essai : sa douzaine d’équidés a déjà assuré des rotations de berger dans le Valgaudemar ou le démontagnage de cabanes à Prapic. L’idée séduit au-delà des frontières haut-alpines puisque le Parc du Mercantour a fait appel à ses services pour cet été avec une quinzaine de rotations au-dessus de Saint-Étienne-de-Tinée. Une dizaine d’interventions est aussi prévue dans les Écrins et le Queyras.

 

Une méthode respectueuse de l’environnement mais pas soutenue financièrement

Une aide au milieu pastoral qui n’est pourtant pas encore reconnue financièrement, puisqu’aucune aide n’est débloquée dans la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur pour cette pratique, à la différence de l’Ariège « où il y a des financements pour ravitailler ». Et pourtant, la demande est là, « notre étude de terrain prouve que, si on avait une aide pour remplacer de temps en temps les hélicoptères, les groupements pastoraux, les refuges, certains chantiers de restauration de cabane dans des territoires préservés sont favorables à faire venir des mules », poursuit Lucie.

Et pour certains qui penseraient qu’un hélicoptère est plus efficace, « on arrive à porter moins de 400 kilos avec une rotation de quatre équidés. En deux rotations, on monte largement le contenu d’un hélicoptère ».

Près de chez vous avec Équi'grimpe Retrouvez ici l'entretien dans son intégralité dans Près de chez vous avec Équi'grimpe

 

 C. Cava Michard