Votre ville : DEVOLUY | Changer de ville

Alpes du Sud : "électrohypersensible, c'est l'impression de brûler de l'intérieur"

SANTÉ / Philippe Tribaudeau vit reclus sur un terrain du Sisteronais, en zone blanche. Aucune onde électromagnétique pour faire souffrir cet ancien professeur de technologie. Il veut aujourd'hui relancer le projet d'un centre médico-social pour les personnes EHS sur le site de Durbon à Saint-Julien-en-Beauchêne

 

- Alpes du Sud - 

 

Ils sont 3,5 millions en France à souffrir d’électrohypersensibilité. Parmi eux, le Bas Alpin Philippe Tribaudeau. Cet ancien professeur de technologie a subi les premiers symptômes il y a 14 ans, « en l’espace de trois mois, je brûlais derrière un ordinateur, comme des dizaines de milliers de petites épingles qui me picotaient le cerveau ». S’il est reconnu aujourd’hui en invalidité par la MDPH et l’Éducation Nationale, l’État français ne reconnait toujours pas l’électrohypersensibilité, « il y a du boulot face à ce scandale sanitaire ».

 

Relancer le centre de Durbon

Philippe Tribaudeau vit aujourd’hui reclus sur un terrain du Sisteronais, mais avance le principe de précaution. Et notamment l’importance du premier centre d’accueil médico-social en Europe pour les personnes électrohypersensibles et chimicosensibles à Saint-Julien-en-Beauchêne, sur le site de Durbon. L’Association Zones Blanches, créée en 2014 par l’eurodéputée Michèle Rivasi, ambitionne d’y réhabiliter 17 habitations sur ce domaine appartenant à la Caf des Bouches du Rhône. Si le projet a le soutien du bailleur social Soliha Provence, la municipalité de Saint-Julien-en-Beauchêne s’y oppose toujours. Un non-sens pour Philippe Tribaudeau alors que toutes les garanties sont apportées pour que la couverture numérique ne soit pas perturbée ,« il fait une croisade non rationnelle, car on lui a expliqué qu’il n’y aura impact sur l’ensemble des technologies : fibre optique, 4 ou 5 G. Ce ne sont que des problèmes techniques qui peuvent être résolus pour blanchir la zone, en réorientant une antenne ».

 

Si une étude de l’ANSES de 2018 reconnait l’hyperélectrosensibilité, elle n’établit aucun lien de cause à effet entre les symptômes et les champs électromagnétiques.

 

C. Cava Michard