Alpes du Sud : le CHICAS au cœur de la 5ème vague fait part d’une « lassitude »

SANTÉ / Dans une tribune co-écrite par plusieurs médecins du centre hospitalier et signée par la directrice générale et la directrice des soins, les professionnels rappellent aussi à la population l’importance des gestes barrières et encouragent à la vaccination

 

- Alpes du Sud - 

 

« Nous allons faire face à cette 5ème vague » : au lendemain d’annonces gouvernementales face à une recrudescence des contaminations COVID, des médecins du CHICAS font part de leur « lassitude ». Dans une tribune co-écrite et signée par la directrice générale et la directrice des soins, ils veulent rassurer. Le centre hospitalier des Alpes du Sud se tient prêt à cette vague « dont il est difficile d’estimer l’ampleur » mais qui entrainera sans aucun doute une « tension hospitalière » pour la fin de l’année.

Les services vont donc se réorganiser pour « prendre en charge une forte hausse des activités de soins critiques, d’urgence, de médecine, de pédiatrie, de gériatrie et médico-techniques et logistiques ». La collaboration avec les médecins généralistes, les infirmiers libéraux et les autres structures de santé va se poursuivre. Les professionnels veulent aussi rassurer quant à la poursuite des soins et des activités non différables « cardiologie, cancérologie et traumatologie. Ces activités ne doivent pas souffrir de retard de prise en charge ou de perte de chance ». Des médecins qui se disent parés à affronter cette période mais qui font part aussi de leur « lassitude, si ce n’est la fatigue et la pression ». Ils appellent la population au respect des gestes barrières, l’aération des lieux de vie ou professionnels et la vaccination « plus que jamais nécessaire. Nous voyons encore bien trop de patients non vaccinés dans nos services ».

 

« Oui, la vaccination est efficace, nous le constatons tous les jours »

 

Les professionnels de la santé prennent donc clairement position pour la vaccination, « elle diminue drastiquement le nombre de formes graves, limite la circulation virale et ses mutations. La vaccination limite l’impact sur nos structures de soins et aide à préserver notre capacité à prendre en charge les autres pathologies ». Et alors que la troisième dose de rappel est désormais nécessaire pour avoir son pass sanitaire dès 18 ans, ils la qualifient « d’importante car elle augmente considérablement le taux d’anticorps protecteurs. Il est fréquent de faire trois doses dans un schéma vaccinal », disent-ils, prenant exemple sur l’hépatite B ou le pneumocoque. « Elle permet de restimuler votre système immunitaire ».

 

C. Cava Michard

 

Retrouvez ici la tribune dans son intégralité : 

 

"Les Hautes Alpes, tout comme le reste du territoire national, sont et vont être confrontées dans les prochaines semaines à une 5e vague covid, dont il est encore difficile d’estimer l’ampleur. L’ensemble des indicateurs prédit une période de tension hospitalière pour la fin de l’année 2021.

Depuis un an et demi, nous hospitaliers, faisons face régulièrement à ces périodes difficiles, qui impactent pleinement nos organisations pour la prise en charge sanitaire de la population. Les hôpitaux de notre territoire haut alpins vont une nouvelle fois se mobiliser, et faire face, pour nous tous. Nous allons une nouvelle fois nous réorganiser, afin d’être prêts à prendre en charge une forte hausse de nos activités de soins critiques, d’urgences, de médecine, de pédiatrie, de gériatrie et médico-techniques et logistiques. En collaboration avec les différents acteurs de santé du territoire : les médecins généralistes, les infirmiers libéraux et autres professionnels et structures de santé, nous allons faire face à cette 5e vague. Nous avons la préoccupation pour autant de poursuivre les prises en charge des autres pathologies : assurer la permanence des soins, les activités non différables entre autres en cardiologie, en cancérologie et en traumatologie. Ces activités ne doivent souffrir de retard de prise en charge ou de perte de chance.

 La population haut alpine sait pouvoir compter sur cette mobilisation des soignants, mais aussi de tous les services supports et administratifs de nos hôpitaux et différentes structures de soins. Mais au-delà de cette mobilisation, en lien avec nos missions, nous souhaitons vous sensibiliser sur la lassitude, si ce n’est souvent la fatigue et la pression que nous subissons tous.Vous êtes las vous aussi ? Vous voulez nous aider ?

 Nous aider est essentiel, possible et simple : 

  • par le respect des gestes barrières (masques, gel hydro-alcoolique, distanciation) que chacun d’entre nous doit plus que jamais respecter, au-delà des légitimes frustrations que cela peut engendrer,
  • par l’aération systématique de vos lieux de vie, professionnels et de loisirs,
  • par la vaccination qui plus que jamais est nécessaire : nous voyons encore bien trop de patients non vaccinés dans nos services d’urgences et nos services hospitaliers.

 

Oui la vaccination est efficace, nous le constatons tous les jours. Elle diminue drastiquement le nombre de formes graves, elle limite la circulation virale et ses mutations au profit de tous. La vaccination limite l’impact sur nos structures de soins en forte période épidémique. Elle aide à préserver notre capacité à prendre en charge les autres pathologies. La dose de rappel entre 5 et 7 mois est ouverte à toute personne de 18 ans et plus. Cette 3e dose es très importante car elle augmente considérablement votre  taux d’anticorps protecteurs. Il est fréquent de faire 3 doses dans un schéma vaccinal (pneumocoque, DTP, hépatite B, HPV). La 3e dose permet de restimuler votre système immunitaire. Vous serez mieux protégé, vous bénéficierez d’une baisse du risque de transmission et du risque de développer une forme sévère de la maladie. Le vaccin Moderna est aussi efficace que le Pfizer, et la 3e dose est bien tolérée. Appliquer les gestes barrière, aérer même en hiver et se vacciner ou faire son rappel, voilà comment nous aider." 

 

Dr Visintini, directeur du SAMU 05 et responsable des urgences du CHICAS

Dr Simonoviez, directeur médical de crise des Hautes Alpes, chef du service d’anesthésie et de réanimation du CHICAS, 

Dr Sarlon, Présidente de la CME du CHICAS

Dr Bertolino, vice-président de la CME du CHICAS,

Dr Weitten, infectiologue du CHICAS

Dr Gerbier, médecin hygiéniste du CHICAS

Annie Allamano, Coordonnateur général des soins du CHICAS

Marie-Anne Ruder, directrice du GHT des Alpes du Sud