Alpes du Sud : un nouvel épisode de poussières du Sahara cette semaine

ENVIRONNEMENT / POLLUTION / Des tests effectués lors de celui du 6 février montrent que des résidus radioactifs se trouvaient dans ces poussières

 

- Alpes du Sud -

 

Un nouvel épisode de poussières du Sahara prévu cette semaine dans les Alpes du Sud. Il devrait concerner les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence à partir de mercredi matin jusqu’à vendredi. Des tests effectués lors de celui du 6 février montrent que des résidus radioactifs se trouvaient dans ces poussières.

 

Un ciel voilé, de couleur orangé, trois fois en trois semaines dans les Alpes du Sud

« Exceptionnel » selon Paul Marquis, météorologue indépendant, fondateur de La Météo du 13 et de Météo Alpes Durance. « On peut avoir des épisodes de sable en fin d’hiver ou au début de printemps à cause de tempêtes de sable dans le Sahara. Ce qui est exceptionnel, c’est vraiment la récurrence depuis le 6 février, date du premier épisode. Il va falloir trouver les causes de ces tempêtes à répétition. On peut penser déjà que le réchauffement climatique y est pour quelque chose », explique le spécialiste. Il rappelle que ce phénomène est dû à la sécheresse. Il a lieu habituellement entre deux et trois fois par an, « quand on parle de sable, on parle de sécheresse avant tout puisque les poussières s’envolent des terrains qui sont les plus secs, pas forcément que le Sahara. Il y a d’autres déserts dans le monde qui subissent des tempêtes de sable ».

 

Des particules radioactives lors de la tempête du 6 février

Le 6 février dernier, des tests ont été menés dans le Jura par l’Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest (ACRO). Ces analyses révèlent la présence de césium 137. Un radioélément artificiel qui n’est pas naturellement présent dans le sable. Ces particules radioactives proviendraient des essais nucléaires français menés dans le Sahara, il y a 60 ans. Même si dans les Alpes du Sud, il n’y aurait pas eu de test effectué, tout laisse à penser que cette pollution a aussi touché nos territoires.

 

« Il n'y a eu qu’un test mais on peut penser que toute la masse de sable était polluée au césium 137 », P. Marquis  

 

Selon l’Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest, l’épisode du 6 février constitue une pollution « certes très faible » mais cela « nous rappelle cette situation de contamination radioactive pérenne dans le Sahara dont la France porte la responsabilité ».

 

Le reportage d’Aurore Vallauri :

 

 

A. Vallauri