- Alpes du Sud -
« Il faut rétablir la taxe carbone, mais débattre de ses modalités », c'est par ces mots que débute la tribune de 86 députés, publiée dans Le Figaro aujourd’hui, parmi lesquels apparaîssent le député des Hautes-Alpes et rapporteur du Budget, Joël Giraud, et la députée des Alpes de Haute-Provence, Delphine Bagarry. Une disparition de la taxe carbone qu'avait pourtant salué Joël Giraud en décembre dernier, tout en s'inquiétant des conséquences sur le Projet de Loi de Finances 2019.
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« Pour une fiscalité carbone juste socialement »
En décembre, sous la pression des Gilets Jaunes, le gouvernement annonçait la suspension de la taxe carbone. Mais deux mois après seulement, emmenés par Matthieu Orphelin (ex-LREM), ces députés de plusieurs groupes politiques - LREM, PS, UDI ou écologistes - plaident « pour une fiscalité carbone juste socialement », se disant convaincus que la France peut y parvenir.
La fiscalité carbone est « parmi d'autres, un outil efficace pour faire évoluer les décisions d'investissement, favoriser les comportements vertueux, donner un avantage aux véhicules ou aux chaudières qui consomment peu ou pas d'énergies fossiles, et répondre à l'urgence climatique », ajoutent-ils.
Pour autant cela representerait bien une taxe supplémentaire ?
Le Canada en exemple
Prenant l'exemple de la Colombie-Britannique au Canada, où la hausse de la fiscalité sur l'énergie depuis 2008 est bien perçue, les députés se demandent pourquoi dans notre pays le sujet « a cristallisé des tensions accumulées depuis des décennies et nourri le sentiment d'injustice fiscale et d'abandon de la France rurale ». Ils y voient le fait que les gouvernants de la province canadienne ont su rendre « juste » la taxe carbone : « 100% des revenus générés par cette hausse sont rendus aux citoyens et aux entreprises, sous forme d'aides à la transition énergétique ou de baisses de taxes ».
Le ministre de la Transition Écologique et Solidaire, favorable
François de Rugy s'est dit sur les réseaux sociaux « favorable sous certaines conditions » à la reprise de cette taxe.