- Alpes du Sud -
Un mois après le début du mouvement des gilets jaunes, Vinci Autoroutes va demander aux automobilistes qui ont bénéficié des opérations ‘’péage gratuit’’ sur l’A51 de bien vouloir s'acquitter des droits de passage. Nombreux sont les automobilistes dans les Alpes du Sud, qui depuis plusieurs semaines, se sont heurté à des péages dont les barrières étaient absentes ou ouvertes. Voire même face à des gares de péages qui ne fonctionnaient pas, ne délivrant aucun tickets, que ce soit à La Saulce, Sisteron Nord, Peyruis, La Brillanne ou bien encore Manosque.
Ainsi, le groupe a confirmé à Alpes 1 ce matin l’information révélée par le Dauphiné ce lundi, et affirme ne pas envisager faire marche arrière malgré la position d'opposition du gouvernement. Mais qu’importe pour Vinci, pour qui l’heure des comptes a sonné.
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Ceux dont les plaques d’immatriculation ont été détectées par les caméras installées à l’entrée et à la sortie des autoroutes devraient donc recevoir une facture par courrier postal. Mais il ne s’agira pas d’une amende prévue en cas d’infraction. L'entreprise insiste sur le fait que son objectif n'est « pas de pénaliser » les clients, et indique qu'elle ne compte pas demander la majoration de 20 euros exigible en cas de non-paiement. Vinci a également précisé sur Alpes 1 ne pas vouloir engager d'action en justice à ce stade.
Une initiative que ne soutient pas le gouvernement
Du côté du gouvernement, le ministre de la Transition Écologique, François de Rugy, a estimé sur Europe 1 qu' « on ne peut pas faire cela ». « Sans doute que c'est l'État qui va devoir payer une grande partie de la facture, et donc cela va être une dépense supplémentaire simplement pour réparer les dégâts ou les pertes financières. Ou sinon, cela sera répercuté d'une façon ou d'une autre sur les tarifs d'autoroutes, ce qui est bien dommage. »
« Je trouve ça très incongru, pour le dire avec politesse. Ce n'est pas une bonne manière de procéder dans la période », B. Griveaux
Ce matin sur franceinfo, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux est allé plus loin et a invité « les cadres dirigeants du groupe Vinci à aller sur les ronds-points. Il faut savoir entendre ce que les Français ont dit (...) je considère que le comportement n'est, à mon avis, pas optimal. »
Même sentiment du côté du rapporteur général du budget à l’Assemblée et député (LREM) des Hautes-Alpes, Joël Giraud, qui considère sans détour que « Vinci pourrait éviter de mettre de l’huile sur le feu ! »
Des automobilistes qui s’organisent pour contrer la demande de Vinci
D’ores et déjà, l’initiative fait plus qu’irriter les automobilistes sur les réseaux sociaux et les partages de lettres types à renvoyer à l’entreprise pour contester les avis de paiements se multiplient. Des courriers qui invitent la société Vinci « à demander réparation à l'autorité devant assurer la sécurité publique à savoir le ministère de l'Intérieur. »
Ils mettent en avant notamment que les automobilistes sont « victimes en tant qu'utilisateurs du fait non seulement de ne pas pouvoir circuler dans un environnement contrôlé et sécurisé mais aussi empêché par des individus non- identifiables de payer à vos barrières de péage alors que les forces de l'ordre nous faisaient passer sans demander de compensation financière. »
Ajoutant que « dès lors ou vous n'avez pas été en mesure d'assurer la fluidité du trafic, que vous n'avez pas été en mesure de fournir les prestations qui vous lient contractuellement à l'État, aucune somme ne vous est due. »
A.Cam