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Alpes du Sud : gilets jaunes, face aux annonces d’E.Macron « on n’arrête pas notre mobilisation »

POLITIQUE / Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces fortes pour répondre à la crise des gilets jaunes : SMIC, heures supplémentaires, geste pour les retraités sur la CSG… mais à cette heure, la mobilisation reste d’actualité pour les gilets jaunes des Alpes du Sud.

 

- Alpes du Sud -

 

Emmanuel Macron s'est « adressé à la Nation », ce lundi soir. Un discours seul face à la caméra, enregistré depuis l'Élysée. Première question : a-t-il convaincu ? Dans la foulée de cette allocution, de nombreux gilets jaunes, interrogés par Alpes 1, ont dit leur déception, appelant à des mesures plus importantes.

 

L’essentiel des annonces :

Une hausse de 100 euros par mois du Smic sans qu’il n'en coûte rien à l’employeur .
Les heures supplémentaires sans impôts ni charges dès 2019.
Le président a demandé aux entreprises qui en étaient capables de verser à leurs employés une prime de fin d'année qui sera défiscalisée.
La hausse de la CSG sera annulée l'année prochaine pour les retraités gagnants moins de 2.000 euros par mois.
Des décisions seront prises au sujet des plus fortunés, mais l'ISF ne sera pas ressuscité.

 

Paroles de gilets jaunes : « on n’arrête pas notre mobilisation »

Quelques minutes après sa diffusion, Carine ne cache pas sa déception. Avec ses mots elle dénonce « un nouveau manque d’écoute des gilets jaunes ». Franck ne perçoit « que du flou » dans ses déclarations. Quand Kévin annonce qu’ « il ne faut rien lâcher ». La faute à l’absence de proposition sur « un référendum d’initiative citoyenne ». Pour autant, il reconnaît que le président a « lâché beaucoup de choses, mais toujours rien sur l’ISF ». Pour ce gilet jaune, ces annonces prouvent que l’exécutif « a peur. Nous sommes sur la bonne voie, on continue. »

Pour Catherine, le président a, certes, fait « un effort » notamment « pour les retraités », en revanche pour le smic « il n’a pas précisé si c'est brut ou net. » Mais, selon elle les gilets jaunes qui l’entourent ne sont pas prêt à quitter le rond-point. Enfin, Stéphane « à chaud », espérait « une remise en cause immédiate de la Constitution ou d’un référendum d’initiative citoyenne. Je pense que nous devons continuer le mouvement. »

Céline dénonce une attitude méprisante de la part du président de la République :

Philippe de son côté considère que la baisse de la TVA serait une bonne proposition :

 

« Avec ces mesures, le président de la République déclare un état d'urgence économique et social auquel tous les élus, tous les parlementaires, tous les membres du gouvernement mais également les chefs d'entreprises les partenaires sociaux et associatifs devront participer », E.Fontaine-Domeizel.

 

Paroles de députés : « le président de La République a répondu aux principales revendications »

Pour le député (LREM) de Hautes-Alpes et rapporteur général du budget, Joël Giraud, première constatation suite aux annonces du président : « avec ce nouveau et spectaculaire coup de pouce au smic de 100 euros par mois, la France devient le pays de l’OCDE qui a la grille de base de salaires la plus élevée. »  Par conséquent pour le parlementaire, « il serait incompréhensible qu’il y ait sur ce plan des revendications superfétatoires. »

Saluant, la défiscalisation des heures supplémentaire en plus de leur désocialisation « sont aussi de très bonnes mesures. »  Quant aux retraites, « le nouveau curseur à 2.000 euros par mois pour la CSG donne raison aux conclusions de mon rapport où je faisais observer que la baisse de la taxe d’habitation ne compensait pas la hausse de CSG. »

Pragmatique, Joël Giraud pense maintenant vers les solutions pour le financement de ces mesures et se tourne vers les entreprises : « je maintiens que dans la mesure où les entreprises vont bénéficier de 20 milliards de baisses de régime de charges et d'impôts, en reprendre cinq sur la plus grosse entreprise est légitime. » Enfin, combat de longue date du député haut-alpin : la reconnaissance du vote blanc : « je suis très heureux qu’un combat que je mène depuis toujours soit annoncé. »

 

Pour Pascale Boyer, députée (LREM) de la première circonscription des Hautes-Alpes, « le président de la République a répondu aux principales revendications des Gilets jaunes. Il a su se mettre à l’écoute tout en proposant de nécessaires réformes pour les Français et l’avenir de la France. » Une satisfaction qui se traduit par « la hausse du smic de 100 euros, la défiscalisation des heures supplémentaires, le seuil relevé pour la CSG » qui selon la députée « donneront du pouvoir d’achat au français. »

 

 

Emmanuelle Fontaine-Domeizel, députée (LREM) de la 2ème circonscription des Alpes de Haute-Provence reconnaît, elle aussi, que « la prise de parole du chef de l'État a apporté des réponses immédiates aux attentes des citoyens et des gilets jaunes. » avec l’augmentation du smic, l’annulation de la CSG pour les retraités gagnants moins de 2.000 euros par mois, et la suppression des impôts et des charges pour les heures supplémentaires ainsi que « la lutte contre l’évasion fiscale et la maîtrise de la dépense publique. »

La parlementaire bas-alpine retient également, « un renouveau démocratique avec une meilleure association des citoyens à la décision politique ainsi que la prise en compte du vote blanc. » Enfin, Emmanuelle Fontaine-Domeizel annonce vouloir s’impliquer « pleinement, aux côtés des maires qui le souhaiteront, dans ce tournant social et républicain annoncé par le chef de l’État. »

 

Autre réaction, celle du maire (LR) de Sisteron et président de l'Association des Maires de France (AMF) des Alpes de Haute-Provence, Daniel Spagnou, qui juge tout simplement « insuffisantes » les annonces du chef de l'État.

A.Cam