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Alpes du Sud : très haut débit, « nous sortirons du SMO pour nous appuyer sur les opérateurs privés »

POLITIQUE / Gérard Tenoux, 8ème vice-président du Conseil Départemental des Hautes-Alpes en charge du numérique, vice-président du syndicat PACA THD dans les Hautes-Alpes et vice-président de la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch.

 

- Alpes du Sud -

 

L’aménagement numérique des territoires des Alpes du Sud a pris trop de retard, sur le déploiement du très haut débit et de la fibre. Chacun en convient, et pour Gérard Tenoux, 8ème vice-président du Conseil Départemental des Hautes-Alpes en charge du numérique et vice-président de la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch, il est temps d’avoir le courage de dire et surtout de prendre les bonnes décisions : « nous sortirons du SMO pour nous appuyer sur les opérateurs privés ». Plus qu’un point de vue personnel, c’est une position que partage également le président (LR) du Département, Jean-Marie Bernard.

Dans le viseur des élus haut-alpins : le syndicat mixte ouvert (SMO) PACA THD, qui n’aura pas tenu ses promesses. Créé en 2012, pour pallier le déficit des opérateurs privés « qui n’allaient déployer la fibre optique que sur Gap », le syndicat voit le jour dans les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence, aidé par l’État, l’Europe et la Région. Il doit, à l’horizon 2020 et avec 100 millions d’euros répartis sur les deux départements alpins, couvrir 70 % de la population en fibre en desservant en priorité les principaux sites à enjeux que sont les zones économiques, les sites touristiques et les pôles d’éducation et de santé, et permettre à tous un accès haut débit minimum de 10 Mbit/s. En tout, 80.000 foyers et entreprises devaient être équipés.

Sauf que… le constat est tout autre aujourd’hui, « sur les 36.000 prises à l’abonné promises sur cinq ans, essentiellement sur les 11 communes les plus peuplées, seule une prise a été commercialisée. Et alors que l’ensemble du département devait être concerné par une montée en débit généralisée, seul 30 % du territoire est concerné », regrette Gérard Tenoux.

 

Place aux opérateurs privés pour la suite du déploiement et sans argent public

Chaque année, les départements des Alpes du Sud versent 1,4 million d’euros dans l’investissement et 300.000 euros de fonds de fonctionnement, depuis cinq ans. « Cet argent pourrait trouver facilement d’autre attribution », constate Gérard Tenoux, qui souhaite maintenant s’appuyer sur un nouveau dispositif pour le déploiement du numérique, annoncé par le Premier ministre en début d’année : les Appels à manifestation d’Engagements Locaux (AMEL).

En clair, l’État ayant garanti une meilleure rentabilité aux opérateurs privés grâce à l’ouverture de nouvelles fréquences, ceux-là trouvent un intérêt commercial nouveau pour des territoires ruraux comme les Alpes du Sud. Conséquence élémentaire pour l’élu haut-alpin, « aujourd’hui les opérateurs privés nous permettent de réduire les délais et de faire des économies avec une garantie de couverture des habitants à 100 % en 2022. »

 

Une sortie du SMO qui devrait être actée la semaine prochaine par les Hautes-Alpes, alors que dans les Alpes de Haute-Provence, ils ne sont qu’une minorité de voix dans l’opposition, dont le sénateur (DVG) et conseiller départemental, Jean-Yves Roux, à souhaiter prendre la même décision.

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview avec Gérard Tenoux dans Le Supplément, avec Alex Cam, ici.