Alpes du Sud : l’association des Maires toujours inquiète mais satisfaite de la création d’un grand ministère des territoires

POLITIQUE / Didier Ostré, directeur général adjoint national de l’Association des Maires de France, était l’invité du Supplément.

 

- Alpes du Sud -

 

Défiance vis-à-vis de l’État et inquiétude à tous les étages, si les représentants des élus locaux saluent la reprise du dialogue avec l’exécutif avec notamment la création d’un grand ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, avec à sa tête Jacqueline Gourault, les maires attendent toujours du concret.

L’une des craintes de l’invité du congrès des maires des Alpes de Haute-Provence, Didier Ostré, directeur général adjoint national de l’Association des Maires de France (AMF), qui se tenait à Manosque, c’est de voir une recentralisation se mettre en place entre l’État et les collectivités. « Depuis 1982, on n’avait pas vu de maires être obligés d’aller voir le préfet pour savoir comment ils allaient consommer leur budget avant de le voter », souligne le représentant de l’AMF.

 

« Les principes constitutionnels d’autonomie fiscale et budgétaire, et la libre administration des collectivités sont fragilisés par l’État et cela nous inquiète », Didier Ostré.

 

Autre inquiétude : la disparition de la taxe d’habitation. Certes, le principe de compensation est avancé par l’État, mais « les maires ont quelques exemples fameux, comme la suppression de la taxe professionnelle qui devait être compensée, mais qui ne l’a été qu’en partie », souligne encore Didier Ostré. Concernant ces maires qui ont augmenté le taux de la taxe d’habitation, pour faire des réserves budgétaires, le représentant de l’AMF rappelle qu’« ils ne sont que 15%, en 2018, sur le territoire français à l’avoir fait », quand « 2% ont eux baissé ce taux. »

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Si cette volonté de provisionner est dénoncé, le représentant de l’AMF rappelle que « ce n’est pas une décision politique de la part des maires, mais une mesure de gestion. » Rappelant et justifiant cet effet de levier par la baisse des dotations sous François Hollande, « les dotations aux collectivités ont baissé de 12 milliards d’euros, lors du précédent quinquennat. »

 

Une vraie inquiétude sur la démission des maires

Mais au-delà, Didier Ostré s’inquiète d’un autre phénomène plus sourd, celui de la démission des adjoints et des conseillers municipaux qui « interroge sur la vitalité de notre démocratie. » Les maires seraient devenus « des distributeurs de services. » Il faut donc redire au Français « combien l’action des maires au quotidien est indispensable et combien l’engagement citoyen est important pour la démocratie. »

 

Retrouvez l’intégralité de l'entretien avec Justine Poncet dans le Supplément avec Alex Cam ici.