Alpes de Sud : revue des taux de la taxe d’habitation dans les communes du territoire

ECONOMIE / Plus de 6.000 maires en France ont décidé de relever les taux de la taxe d’habitation alors que le gouvernement prévoit de la supprimer pour tous les Français d’ici à 2021. Seules deux communes ont fait le choix de la baisser dans les Alpes du Sud.

 

- Alpes du Sud -

 

Il voulait taper fort avec la suppression progressive de la taxe d’habitation. Plus de 6.000 communes et intercommunalités auront pris l’exécutif à revers. Elles ont décidé de relever leur taux. C’est, en tout cas, ce qui ressort du fichier publié par le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin. Un coup dur à encaisser pour le gouvernement qui espérait redonner du souffle au pouvoir d’achat des Français. Selon l’endroit où ils résident, la baisse sera, en effet, moins importante pour leur porte porte-monnaie. Dans certains cas extrêmes, on ne parlera même pas de baisse mais de hausse. Alors, qu’en est-il pour ceux qui vivent dans les Alpes du Sud ? Alpes 1 fait le point.

 

Des taux stables dans la plupart des communes hautes et basses-alpines

Entre 2017 et 2018, globalement les taux ont peu, voire pas augmenté du tout. C’est le cas de Château-Arnoux-Saint-Auban (taux : 10,61 %), Digne (21,65 %) et Gréoux-les-Bains (10,74 %), Forcalquier (15,93 %), Malijai (9,38 %), Manosque (17,4 %), Sisteron (9,01 %), l’Argentière-la-Bessée (12,43 %), Briançon (18,25 %), Embrun (14,35 %), Gap (19,22 %), Guillestre (11,02 %) Laragne-Montéglin (6,53 %) et Veynes (9,92 %).

 

Un taux en baisse dans deux communes seulement

Certaines villes ont même décidé de baisser leur taux. Il n’y en que deux dans les Alpes du Sud et elles se trouvent dans les Hautes-Alpes. Il s’agit de Saint-Jean-Saint-Nicolas (-0,71 point) et de Saint-Crépin (-2,49 points).

 

Près de 90 communes ont relevé leur taux dans les Alpes du Sud

En revanche, les villes à avoir voté une hausse sont bien plus nombreuses. Dans cette liste, il y a, notamment, Barcelonnette (+0,22 point). Avec, respectivement +1,7 point et 4,5 points, Mane, dans les Alpes de Haute-Provence et La Haute-Beaume dans les Hautes-Alpes comptent parmi les municipalités qui ont le plus augmenté le taux de leur taxe d’habitation.

 

Trois raisons qui peuvent expliquer ces hausses

On peut évoquer trois raisons principales. La première, c’est que les Villes sont toujours à la recherche de recettes pour pallier la baisse des dotations de l’État. Elles ont besoin de renflouer leurs caisses pour financer, par exemples, leurs équipements, leur voirie, etc.

La seconde raison, qu’on a à peine effleuré plus haut, c’est que le gouvernement a promis de supprimer progressivement la taxe d’habitation. En 2021, plus aucun Français ne la paiera. Du coup, les 6.000 municipalités dont il est question ont décideé, en quelques sorte, de faire des provisions avant la disparition de la taxe d’habitation. Et tant pis si le gouvernement leur a promis une compensation, les Villes craignent que celle-ci ne soit pas à la hauteur. Elles préfèrent donc assurer leurs arrières.  Elles préfèrent donc assurer leurs arrières.

Et puis, enfin, troisième et dernière raison. Elle est d’ordre politico-philosophique. D’un côté, l’État centralisateur applique, depuis Paris, une promesse du candidat Macron : celle de supprimer une recette fiscale essentielle aux communes - On parle là de plus d’une vingtaine de milliards d’euros par an. Alors, forcément, de l’autre, il y a un retour de bâton. Les collectivités locales, qui plaident pour la décentralisation, ripostent en gâchant un peu la mesure présidentielle. Dans les Alpes du Sud, Jean-Michel Arnaud, le président de l’Association des maires de France du 05 fulmine. Cette campagne « de dénigrement » des maires est « irresponsables », écrit-t-il sur sa page Facebook. « Elle a été enclenchée, par les groupes se réclamant du parti majoritaire autour du hashtag #BalanceTonMaire, par référence au #BalanceTonPorc », souligne encore le maire de Tallard avant de renchérir : « Elle est vécue par tous les élus comme une insulte personnelle que rien ne peut justifier ». Quoiqu’il en soit, ce bras de fer ne joue pas forcément en la faveur des maires. Le risque, c’est qu’ils se retrouvent sous le feu des critiques de leurs propres administrés. Un mauvais calcul à l’approche des municipales de 2020.

 

LR