Alpes du Sud : des parlementaires de la majorité interpellent le Medef, J-L Monteil leur répond

POLITIQUE / Une centaine de parlementaires de la majorité, dont Joël Giraud et Pascale Boyer, ont appelé la semaine dernière le Medef à « faire mentir » sa « réputation de conservatisme », en évoluant notamment sur le thème de la gouvernance d’entreprise. Le président du Medef PACA, Jean-Luc Monteil apporte sa réponse.

 

- Alpes du Sud -

 

Dans une tribune parue sur le site Lesechos.fr, Joël Giraud et Pascale Boyer députés (LREM) des Hautes-Alpes, ont signé avec une centaine de députés de La République En Marche, une tribune à destination du Medef. Une tribune qui intervient à deux mois des élections internes et alors que vient d’être publiée la liste des candidats officiels à la succession de Pierre Gattaz.

Si les parlementaires annoncent ne pas vouloir « intervenir dans la prochaine élection du président du Medef », ce texte appelle tout de même les neuf candidats à rompre avec des « positions défensives héritées d'un passé où l'entreprise était l'adversaire de la politique. » Demandant implicitement de modifier les traditionnelles revendications autour de la compétitivité sur le thème « des charges, de droit du travail ou de normes. » Pour les parlementaires, en mission pour le Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) que porte Bruno Le Maire, les entreprises doivent « adopter une vision large de la compétitivité. »

Un projet qui doit introduire dans le Code civil l'obligation pour l'entreprise de « considérer les enjeux sociaux et environnementaux de son activité », mais qui n’obtient pas l’approbation du président du Medef PACA, Jean-Luc Monteil : « une disposition serait au mieux inutile, au pire dangereuse pour l’activité économique en faisant courir le risque d’une judiciarisation des affaires. »

 

« Une inquiétante méconnaissance du monde de l’entreprise »

Autres vœux des parlementaires : « un meilleur partage des bénéfices, la lutte contre les discriminations, la fidélisation des salariés … », que balai d’un revers Jean-Luc Monteil : « et moi qui croyais que les entreprises françaises avaient un taux de marge environ 8 points inférieurs à l’Allemagne, un coût du travail parmi les plus élevés de l’OCDE, et que notre pays était classé 115èmesur 140 en termes de complexité administrative ! Mesdames et messieurs les parlementaires, cette réalité, connue de tous, vous aurait-elle échappé ? »

Les députés se présentant comme des « partenaires des entreprises », semble pour autant bien éloigné du nouveau monde prôné par la dialectique macroniste, pour le président du Medef : « nous pouvons citer la volonté jacobine manifeste de l’exécutif et le manque criant de confiance envers les acteurs de terrain. C’est le cas actuellement pour la réforme sur la formation et l’apprentissage. »

Enfin, Jean-Luc Monteil met en avant un MEDEF constitué à « plus de 90% de TPE, qui luttent tous les jours pour innover, gagner des parts de marché et créer des emplois, dans un environnement contraint, souvent alourdi par les réformes ineptes de notre classe politique. »

 

A.Cam