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Alpes du Sud : chantiers d'insertion, avancée ou coup de communication de la Région ?

ÉCONOMIE / Le président de la Région, Renaud Muselier, avance avoir entamé des discussions pour intégrer l’insertion par l’activité économique dans les compétences régionales pouvant donner lieu à des investissements. Mais les chantiers d'insertion ne sont pas pour autant rassurés.

 

- Alpes du Sud - 

 

Une annonce qui va vers l'avancée ou le coup de communication pour les chantiers d’insertion dans les Alpes du Sud ? Des structures qui redoutent leur avenir, alors que la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de réduire les subventions aux chantiers d’insertion. 10 structures sont menacées dans les Hautes-Alpes et 7 dans les Alpes de Haute-Provence.

 

La Région se range derrière la loi NOTRe

Alors que les responsables des ateliers et chantiers d’insertion, les ACI, se sont regroupés ce mardi matin devant le Conseil Départemental des Hautes-Alpes, demandant des réponses claires, Renaud Muselier le président de l’hémicycle marseillais, et Yannick Chenevard, vice-président en charge de l'emploi, de la formation professionnelle et de l'apprentissage avancent le « rebattage des cartes des compétences » de la loi NOTRe. Le discours ne change pas : la Région se « recentre sur ses compétences propres et opère parfois des choix difficiles, comme pour le soutien aux ateliers et chantiers d’insertion ». Deux élus qui poursuivent en se disant « très sensibles au travail effectué par ces acteurs » et annoncent avoir entamé des discussions avec Estelle Sauvat, haut-commissaire à la transformation des compétences.

 

Vers une reprise des investissements envers les ACI par la Région ?

Des discussions qui devraient mener, selon l’instance, à « intégrer l’insertion par l’activité économique, dont les ACI, au plan d’investissement relatif aux compétences ». Les chantiers verront-ils leur financement revu ? Il semblerait que ce soit le cas, mais selon « des contrats d’objectifs dans une logique de performance, de résultat et de retour à l’emploi durable ». En clair : seules les structures avec des taux de sortie dynamique ou positive d’au moins 60 % seront soutenues, mais à compter de 2019. « C’est un critère fort, d’autant que ce critère n’est pas défini. Sera-t-il comme celui de l’Etat, ou régionalisé donc unique pour tous les départements ce qui n’est pas le cas maintenant ? », s’inquiète Bernard Delmas, représentant du Collectif des Associations d’utilité sociale des Hautes-Alpes.

Quid de 2018 ? Car de 5,8 millions d’euros, l’enveloppe aux chantiers d’insertion est désormais de 3,5 millions d’euros pour cette année représentant pour les Hautes-Alpes une perte de 500.000 euros dans les budgets. « Et rien n’est précisé non plus », s’inquiètent les représentants.

 

C. Michard