- Alpes du Sud -
Voté au mois de décembre par le Sénat puis l’Assemblée nationale et soutenu par le gouvernement, un amendement prévoyait que les indemnités des présidents de conseils départementaux, régionaux et de collectivités de plus de 100.000 habitants soient augmentées de 40% dès ce 1er janvier. Une proposition défendue par le rapporteur du texte au Palais du Luxembourg, le sénateur (LR) Pierre Cuypers qui justifie ainsi cette augmentation : « après les réformes territoriales comme la loi NOTRe, les présidents de région ont vu leurs compétences augmenter avec l’économie, les transports, l’aménagement du territoire. Les présidents de départements sont responsables des politiques de solidarité, de haute importance pour notre cohésion sociale ».
« Petits arrangements entre amis »
Dans un communiqué de presse, l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF) dénonçait les « étrennes » de ces « grands » élus. « Gouvernement et Parlement, en totale conscience de la violence et de la brutalité de cette mesure hors-sol et de l’incompréhension qu’elle provoque tant au niveau des citoyens que de l’immense majorité des élus ruraux, prennent le parti de reconnaître de manière différenciée l’engagement des élus de la République » pouvait-on, estimant qu’il s’agissait en l’espèce de « petits arrangements entre amis ». Pas en reste, Jean-Michel Arnaud, le président de l’Association des Maires de France des Hautes-Alpes (AMF 05) et maire de Tallard avait décidé de faire part de sa désapprobation dans un courrier au Premier ministre, Édouard Philippe. Considérant qu’une telle mesure aurait « a minima, mérité d’être débattue dans le cadre plus global du statut de l’élu » et pas « en catimini en fin d’examen du budget, sans avoir été examinée en commission. »
Depuis, chaque territoire est scruté de près afin de prendre connaissance des choix des présidents de collectivités, qui dans les faits pourraient augmenter leurs indemnités à la défaveur des autres élus territoriaux puisque l’augmentation est compensée par la baisse d’une quarantaine d’euros par mois de ces mêmes élus.
Ainsi, pour un président de conseil départemental - seule institution des Alpes du Sud susceptible de répondre à la règle des collectivités de plus de 100.000 habitants. Ndlr - l'indemnité brute passerait de 5.612 euros à 7 819 euros mensuelS. Interrogés sur le sujet, que ce soit dans les Hautes-Alpes ou dans les Alpes de Haute-Provence, ni Jean-Marie Bernard (LR) ni René Massette (PS) ne souhaitent proposer au vote une telle augmentation. Dont acte.