Hautes-Alpes : le maire de Monêtier-Allemont tire la sonnette d’alarme contre le regroupement de communes

TRIBUNE / Alpes 1 ouvre sa tribune aux élus des Alpes du Sud. Aujourd’hui, c’est Frédéric Robert, maire de Monêtier-Allemont qui s’adresse à tous les maires des Alpes du Sud. À quelques jours du 100ème congrès des maires, il s’alarme sur l’avenir des communes suite à la multiplication des communes nouvelles.

 

- Alpes du Sud -

 

Alors que l’Association des Maires de France (AMF) s’apprête à ouvrir son 100ème congrès la semaine prochaine à Paris sur le thème « réussir la France avec ses communes », le maire de Monêtier-Allemont, Frédéric Robert, apporte un regard différent sur le bienfondé des regroupements de communes. Interpellant l’ensemble des maires des Alpes du Sud, dans une tribune publiée par Alpes 1, il s’alarme sur « l’éloignement progressif mais certain de la démocratie représentative locale. »

 

« Je ne peux pas croire que vous vous réjouissiez de voir notre nombre diminuer chaque année du fait des regroupements de communes. » F.Robert.

 

 

« Chers collègues,

N’êtes-vous pas heureux chaque année au congrès des maires de regarder avec étonnement la diversité des élus de tout le territoire… La force du nombre que nous représentons… Je ne peux pas croire que vous vous réjouissiez de voir notre nombre diminuer chaque année du fait des regroupements de communes. Je ne peux pas croire que l’on puisse se réjouir de l’éloignement progressif mais certain de la démocratie représentative locale.

Comment ne pas comprendre qu’à fiscalité constante le fait de regrouper les communes, d’agrandir sans cesse les EPCI ne peut mener à autre chose qu’à la requalification de l’intérêt communautaire au seul bourg centre.

Ne comprenez-vous pas que l’augmentation inévitable du prix du mètre cube par la non-compensation du déficit du budget annexe de l’eau par le budget général rendra inévitablement la vie impossible en milieu rural ? Faites-vous semblant de minimiser les conséquences du transfert de la compétence de l’urbanisme à l’intercommunalité…

Avez-vous informé vos citoyens que désormais le territoire communal ne leur appartient plus et qu’à terme, leur propriété rurale pour laquelle ils paient des impôts de génération en génération ne vaudra plus rien ?

Regardez autour de vous aujourd’hui, il n’est pas trop tard pour comprendre que nous représentons une force beaucoup plus forte que cette volonté de servir sur un plateau notre territoire aux forces d’argent des grandes multinationales. Lorsqu’on vous fait croire à la victoire en repoussant de quelques années le transfert de la compétence Eau à l’Epci, il nous faut garder notre aplomb et ne pas perdre de vue que c’est l’abrogation pure et simple de la loi NOTRe que l’intérêt des citoyens réclame depuis son entrée en application.

Qu’attendons-nous pour nous réveiller et dire non à la destruction de ce que nous avons reçu de plus précieux en héritage ? Il n’est pas trop tard pour que le territoire de la république française que nousreprésentons reprenne le pouvoir. »