Alpes du Sud : loup, la discussion est-elle rompue entre pro et anti-loups ?

AGRICULTURE / L'un des représentants pro-loups, le naturaliste des Alpes du Sud, Pierre Rigaux, pointe une montée de l'appel à la violence. Quant aux syndicats d’exploitants agricoles, ils lui reprochent une série de provocations

 

- Alpes du Sud -

 

Le débat entre pro et anti-loups prendrait-il une tournure plus violente ? Au début du mois, Pierre Rigaux, naturaliste des Alpes du Sud et membre de la Société Française pour l’Étude et la Protection des Mammifères, avait été pris à partie par des éleveurs en Aveyron. Désormais, le spécialiste du loup s'insuiète de menaces venant de Facebook.

 

« J’ai l’habitude de me faire insulter tous les jours, mais je suis aujourd’hui inquiet »

Pierre Rigaux est habitué de différentes menaces verbales ou internet. Des menaces qui désormais se multiplient selon lui. Alors que ce week-end se tenait en Savoie au col du Glandon une fête autour du pastoralisme, un groupe simplement nommé « Non aux loups » demandait à ses Followers de prévoir « du goudron et des plumes » pour accueillir le naturaliste.

Une montée de la violence selon Pierre Rigaux :

 

Une mobilisation d’éleveurs en Aveyron « véritable agression » pour Pierre Rigaux

Au début du mois, une mobilisation d’éleveurs tourne à la plainte à Séverac en Aveyron. Alors que Pierre Rigaux répond aux questions de nos confrères de France 3, il est pris à partie par des éleveurs, lui reprochant d’être dans la provocation. La discussion aurait alors tourné court, et selon le naturaliste, il aurait été frappé par des éleveurs."Il y a certains anti-loups qui refusent le dialogue, heureusement ce n'est pas la généralité", poursuit le naturaliste qui met en cause les élus.

 

 Les images de la mobilisation en Aveyron par France 3

 

 

« Il cherche », JA 05

Du côté des Hautes-Alpes, le co-président des Jeunes Agriculteurs, Alexandre Lagier, voit l’intervention de Pierre Rigaux dans une manifestation anti-loup comme une énième provocation, "il y a une manifestation contre le loup, il vient au milieu. C’est chercher à se faire battre. Ce n’est pas intéressant de discuter avec ce genre de personnes, qui démonte l’agriculture. Parler c’est facile. Nous, on cherche des solutions".

 

Si la discussion semble aujourd’hui rompue entre le naturaliste Pierre Rigaux et certains éleveurs, le loup reste toujours une problématique pour les Alpes du Sud. Au 31 juillet dernier, on recensait 447 bêtes victimes du canidé dans les Alpes de Haute-Provence (contre 429 à la même période en 2016) et 246 dans les Hautes-Alpes (contre 319). Le gouvernement a demandé une étude sur la population du loup.