Alpes du Sud : vote du CETA par le Parlement européen, quelles positions pour vos parlementaires ?

POLITIQUE / Le Parlement européen s'est prononcé mercredi en faveur du CETA, le controversé accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, en dépit de nombreuses protestations. Un traité qui n’est pas abordé de la même façon par les parlementaires des Alpes du Sud.

 

- Alpes du Sud -

 

Le Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement) a été ratifié à une large majorité ce mercredi 15 février au Parlement européen. Un traité qui suscite de nombreuses inquiétudes dont celui de la Confédération Paysanne dans les Alpes du Sud.  Un vote qui ouvre la voie à l’application provisoire du texte, prévue dès le mois d’avril.  Avant un passage par tous les Parlements nationaux et régionaux de l’Europe, soit 38 Parlements, nous avons interrogé les parlementaires des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence sur leurs positions. Sachant que le vote à l’Assemblée nationale ne devrait pas intervenir avant les prochaines élections législatives.

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Quelles positions pour vos parlementaires ?

Pour le député-maire (PS) de Forcalquier, Christophe Castaner, il n’y a « pas d’opposition de principe au développement du commerce international, qui a permis à des dizaines d’entreprises françaises de devenir des champions mondiaux. Qui favorise aussi nos filières comme l'arboriculture. » D’autre part, la parlementaire estime à travers sa future position lors d’un vote à l’assemblée que le traité soumis à un accord « doit non seulement préserver mais accroître les intérêts de la France et de l’Europe. »  

Une position plus mesurée, plus floue, que le candidat qu’il soutient pour la présidentielle,  Emmanuel Macron, qui s'était déclaré favorable au Ceta dès octobre. Cité par Ouest-France, Emmanuel Macron estimait que « ce traité améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada.»

 

« Ces traités privilégient les intérêts des grandes multinationales au détriment des États et des peuples. » J.Giraud

 

Autre soutien à Emmanuel Macron, le député-maire de l’Argentière-la-Bessée, Joël Giraud, qui entre lui en opposition avec le candidat d’En Marche, puisque totalement opposé au projet. Il y a presque un an, avec huit autres députés Radicaux, le parlementaire haut-alpin avait déposé une proposition de résolution pour que « la France s’oppose à toute application du Ceta et du Tafta (les accords de libre-échange entre l’Europe et le Canada et les États-Unis, Ndlr) avant une consultation formelle du Parlement. » Et logiquement après ce vote du Parlement européen, le député déplore sur Alpes 1, que « ce traité ait été voté sans que le Parlement français n’ait fait l’objet d’une consultation formelle. » L’élu qui rappelle qu’il « ne souhaite pas une remise en cause de la mondialisation », mais instaurer une mondialisation qui « respecte les hommes et la nature avec des règles et, par conséquent, une régulation économique. »

Pas question non plus d’accepter un Ceta voté par le Parlement européen pour la députée (PS) des Hautes-Alpes, Karine Berger, qui annonce, sur Alpes 1, faire partie des signataires d’une motion contre le Ceta, qui sera déposée par le Parti Socialiste.

Une motion que ne signera pas, le député (PS) des Alpes de Haute-Provence, Gilbert Sauvan, étant « plutôt favorable » au texte. « Malgré certains doutes, je considère que les droits sociaux et environnementaux ne changeront en rien puisque le Ceta sera tenu aux règles européennes », affirme l’élu.