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Alpes du Sud : du changement pour les candidats au Code de la Route

SOCIÉTÉ / Avec la Loi Macron, les candidats au Code de la Route ont droit de passer l'examen sans auto-école, en candidat libre, dans des centres d'examen désormais privés.

 

- Alpes du Sud -

 

Emmanuel Macron facilite le passage du permis de conduire. C’est en tous cas ce que promet la loi qui porte son nom, aussi appelée « loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques ». Une loi promulguée en août 2015, alors que l’actuel candidat à la présidentielle était encore Ministre de l’Économie. Il assurait pouvoir ainsi baisser les temps d’attente pour accéder aux examens pratiques du Code de la Route : deux mois maximums, contre 9 en moyenne selon les propos de Macron en 2014. Pour cela, il a notamment privatisé les centres d’examen et rendu possible l’inscription en candidat libre.

 

Damien Lasnon et Gaël Jaussaud de CODAPAR

 

Le Code sans école

Avant la Loi Macron, pour passer son Code de la Route, il fallait s’inscrire en auto-école et acheter un forfait tous compris, coûtant aujourd’hui dans les Alpes du Sud entre 930 et 1.200 euros en moyenne. Depuis la Loi Macron, plus besoin d’aller en auto-école pour apprendre le Code de la Route. C’est ce qu’ont bien compris trois amis originaires du Champsaur. Ils viennent de créer, en novembre dernier, la société CODAPAR. « C’est quand même dommage d’obliger à se déplacer pour pouvoir aller faire ses leçons de Code, quand on habite à la campagne », raconte Gaël Jaussaud, à l’initiative du projet. N’ayant pas le permis, il fallait prendre le car, ou bien mobiliser sa famille ou ses amis pour aller aux leçons.

Désormais, les candidats peuvent s’inscrire pour 25,60 euros sur le site Internet de CODAPAR. Ils reçoivent alors un livre du Code (Planète Permis), et un accès à une plateforme Internet pour s’exercer. « Ce sont les mêmes leçons que l’on peut retrouver dans les auto-écoles classiques, exceptées bien sûr les éventuelles leçons que l’on peut obtenir auprès de moniteurs d’auto-écoles », précise Damien Lasnon, deuxième co-fondateur de l’entreprise, avec Antoine Houseaux également. En plus du livre et l’accès Internet, les trois Champsaurins envoient aux clients le formulaire d’inscription à l’examen, à envoyer en préfecture, avec une enveloppe pré-timbrée et prédestinée pour faciliter la tâche aux candidats libres.

 

 

Des candidats livrés à La Poste

Avant la Loi Macron, les auto-écoles ne différenciaient pas dans leurs forfaits le prix de la 1ère présentation à l’examen au Code de la Route. Elles étaient garantes, en quelque sorte, de la réussite de leurs élèves, qui devaient être inscrits quand ils étaient en capacité de réussir. S’ils échouaient, alors le candidat devait repayer son examen, toujours effectué dans des centres d’examen d’État, avec présence de moniteurs agréés. Il y avait alors peu de sessions, beaucoup de demandes et une attente de plusieurs mois.

Depuis la Loi Macron, l’État se décharge de cette tâche. Les moniteurs sont conservés, mais seulement pour évaluer l’épreuve pratique de conduite. Le Code de la Route peut se faire par des entreprises. Actuellement, deux ont obtenu l’agrément de l’État : SGS et La Poste. Le groupe postal qui a ouvert quatre centres d’examen dans les Alpes du Sud, à Manosque, Digne-les-Bains, Gap et à Briançon. Ce sont près de 120 candidats par semaine qui peuvent ainsi être accueillis dans chaque département, Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence, avec des sessions réservables deux jours à l’avance, soit des délais d’attente largement réduits.

 

 

Des facteurs devenant examinateurs

Alors que son activité courrier ne cesse de baisser, La Poste a donc élargi son offre de service, engagée auprès du Gouvernement pour « moderniser l’action publique ». « Moi, je prépare les tournées du facteur le matin et ensuite, je prépare l’examen du Code de la Route », raconte Didier Guérin, à la plateforme courrier de Digne-les-Bains. Un nouveau métier, pour lequel il est volontaire et a été formé par l’État. « Il a fait une formation Internet, après des formations présentielles avec des gens qui ont déjà ouvert des sites », ajoute Philippe Breton, le directeur de la plateforme. Une fois sa formation validée, il reçoit l’agrément de l’État pour mener ces examens. Il contrôle l’identité et l’inscription des candidats, leur fournit le matériel composé d’une tablette et d’écouteurs donnés par l’État.

Tout se passe en ligne, avec des questions différentes pour tous les candidats, afin d'éviter la triche. Des futurs conducteurs qui sauront, sous 48h, s’ils ont obtenu leur Code de la Route. 80% des candidats qui arrivent dans les centres d’examen de La Poste sont aiguillés par des auto-écoles, qui nous confient dans les Alpes du Sud regarder avec attention cette nouvelle offre, certes plus simple pour les candidats, mais qui ne fera pas baisser le prix global du Permis de Conduire. Noter que l’examen coûte 30 euros au candidat, un prix fixé par l’État et reversé intégralement à l’entreprise agréée qui fait passer l’examen.

 

Gaël Jaussaud, créateur de CODAPAR :

Damien Lasnon, co-gérant de CODAPAR :

Philippe Breton, directeur de la Plateforme Courrier La Poste à Digne-les-Bains :

Didier Garcin, facteur et examinateur :