- Alpes du Sud -
C'est une décision historique. François Hollande a annoncé ce jeudi qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle de 2017, dans une allocution prononcée depuis le Palais de l'Elysée. « J'ai décidé de ne pas être candidat au renouvellement de mon mandat », a-t-il déclaré.
C’est la première fois qu’un président, après un seul mandat, renonce à briguer un autre à sa propre succession. Une décision qui ouvre une période d’incertitudes à Gauche, pour un président souvent décrit comme étant un homme de synthèse, qui plie notamment face à l’échec de l’union de la gauche, à cette heure, pour 2017. Une période d’incertitudes qui s’ouvre et dont le prochain épisode pourrait s’appeler Manuel Valls. Un Premier Ministre largement pressenti pour prendre la relève et qui salue « le choix d'un homme d'État ».
La réaction des élus de gauche dans les Alpes du Sud :
Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes, qui était prête à soutenir le bilan du président lors de sa campagne, salue ce soir une « très belle déclaration, très digne » tout en soulignant un sentiment de « regrets. » Ajoutant qu’ « il va falloir faire face, et rassembler la gauche. »
« Courageux et digne », ce sont les premiers mots du député-maire PS de Forcalquier, Christophe Castaner. L’élu aujourd’hui soutien d’Emmanuel Macron à la présidentielle, rappelle qu’il a toujours exprimé « son respect à l’égard de la personne et de la fonction. » Le député qui accueille à travers cette allocution « une décision difficile à exprimer et à commenter » constatant sans plus de commentaires « le bilan et la situation de la France » qu’a décrit le président dans sa déclaration. « Il ne m’appartient plus de commenter, cela serait indécent, chacun sait que je me suis éloigné de lui (…) c’est la fin d’un cycle et d’une vision politique française », conclue sur Alpes 1 le député.
« Surprise et tristesse », pour le député PS et président du conseil départemental des Alpes de Haute-Provence, Gilbert Sauvan qui sur Alpes 1, ce mercredi, espérait encore la présence de François Hollande à la primaire de la gauche. « Le chef de l’État a montré son courage et son sens des responsabilités en prenant une telle décision. Sa volonté de ne pas affaiblir et diviser plus encore la gauche a été la plus forte. » le président du département qui croit lui aussi en un retour en grâce dans l’opinion des français : « je suis convaincu que les Français reconnaîtront les progrès réalisés pendant son quinquennat et l’histoire retiendra un bilan plus juste que les réactions et les jugements sans nuances assenés pendant tout le mandat. » Concluant que jusqu’au bout il lui resterait « loyal et fidèle (…) François Hollande, homme et chef d’État qui a su faire face à des moments terribles pour notre pays et à une crise économique sans précédent. »
Pour l’ancien chef adjoint de cabinet de François Hollande, et co-fondateur de Debout la Gauche, Christophe Pierrel, cette allocution engage également la gauche pour l’avenir « notre responsabilité est immense ! » Mais avant l’avenir, c’est « avec émotion » que l’ancien locataire des bureaux annexes à ceux du président, a écouté ce soir le chef de l'État. Saluant lui « un grand homme d'État qui restera dans l'histoire pour ce qu'il a fait et pour son courage », persuadé que les Français « comprendront au fil du temps ce qu'il a fait pour la France. » Et insiste aujourd’hui sur l’idée que la gauche doit « se rassembler et surtout définir qui va porter nos espérances face à la droite la plus conservatrice et l'extrême-droite. »
Du côté du PRG, partenaire du mandat de François Hollande, - au moins jusqu’à la récente annonce de la candidature de la présidente du parti, Sylvia Pinel à l’élection de 2017.Ndlr-, le député-maire de l’Argentière-la-Bessée, et président du PRG 05, Joël Giraud, annonce son « soulagement. » Une décision du chef de l’État « honnêté intellectuelle et qui démontre son sens des responsabilités », considérant enfin que cette sortie « par le haut, est de très grande classe. »
« Ne pas se représenter, c’est ne même pas assumer son bilan », A.Murgia
À droite sans surprise, l’humeur n’est pas à l’hommage, mais à la critique. En premier lieu celles du président de Les Républicains dans les Hautes-Alpes, Arnaud Murgia. « Tout ça pour ça, cinq ans pour rien », introduit dans sa réponse l’élu briançonnais. « François Hollande à tellement abîmé la fonction qu’on se demande bien comment il aurait pu faire un autre choix », dénonce l’élu, décrivant l’allocution d’un « capitaine qui n’a déjà pas tenu la barre et qui maintenant abandonne le navire. »
Enfin, pour Arnaud Murgia déjà tourné vers l’avenir et notamment vers la législative de 2017, « la responsabilité qui pèse sur les épaules de la droite républicaine est plus lourde que jamais, car tout est à reconstruire. »
Sobrement, la vice-président (UDI) de la région PACA, présidente de l’UDI 05 et maire d’Embrun, Chantal Eyméoud, prend acte de ce choix : « François Hollande admet l'échec de son quinquennat et décide, avec lucidité, de ne pas se représenter. »
« François Hollande a pris enfin une sage décision pour la France et je la salue », déclare pour sa part, le président de l’AMF des Hautes-Alpes, et maire de Tallard, Jean-Michel Arnaud. Considérant qu’il place ainsi « l'opposition Républicaine dans l'obligation de rassembler les français au delà de son noyau dur et de présenter un projet exigeant pour redresser la France affaiblie depuis cinq ans. »
« Nous allons donc changer de Président. C’est désormais également de politique qu'il faut changer. » C.Estrosi
Le président de la Région PACA, Christian Estrosi, en adversaire « résolu mais respectueux de sa fonction » salue « la dignité du geste. » Ajoutant qu’il est « rare dans la vie politique de privilégier l'intérêt général du pays plutôt que son ego et ses sentiments personnels (…) Si cette décision ne manque pas de courage, elle ne manque pas non plus de lucidité. » Pour le président de région « comme de nombreux Français, après avoir regardé son bilan en conscience, le président de la République a estimé qu’il n’était pas envisageable de se succéder à lui-même. »
« C'est avec un certain courage que F.Hollande a fait le constat d'un mandat d'échecs. » FN 04
Grégory Roose, secrétaire départemental du FN dans les Alpes de Haute-Provence, considère que le président de la République aura « finalement remporté une bataille, celle de la lucidité, laissant cependant derrière lui un bilan désastreux sur le plan économique, social et sociétal. »
En terme d’hommage, il ne faudra pas en demander plus au parti frontiste, qui lance au passage son appel : « il faudra faire un choix alternatif à la valse droite-gauche qui nous berce depuis 40 ans, dégradant continuellement les conditions de vie des français sous un vernis de progrès économique et social (…) il faudra porter aux responsabilités la seule candidate qui présente toutes les qualités et les compétences pour diriger notre Nation: Marine Le Pen. »