Alpes du Sud : quand la SNCF se paye une page de pub, les Alpes du Sud sont aux abonnés absents

TRANSPORT / Si la région PACA et plus particulièrement les Alpes du Sud pâtissent encore d’un manque de services de la part de la SNCF, la nouvelle campagne de publicité lancée par SNCF Réseau n’a pas pour ressort de rassurer dans nos départements.

 

- Alpes du Sud -

Qui n’a pas été surpris en lisant la presse de découvrir la nouvelle campagne de publicité signée de la SNCF. Pleine de promesse et d’espoir pour les utilisateurs des Trains Express Régionaux (TER) des Alpes du Sud. Enfin si on se limite à lire les quelques lignes introductives de la campagne, car en découvrant la carte, on se rend compte une nouvelle fois que les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence sont simplement absents du plan de développement de SNCF Réseau (ex-RFF).

 

 

Les Alpes du Sud, la zone blanche SNCF PACA ?

« Certainement pas, la ligne des Alpes est une ligne qui compte pour nous », se défend le directeur territorial SNCF Réseau, Jacques Frossard. « Nous avons consacré beaucoup d’efforts sur les années précédentes (…) et aujourd’hui nous avons le devoir de faire fonctionner au mieux cette ligne », acte le responsable SNCF. Dont acte, mais alors pourquoi les Alpes du Sud ne font pas partie des grands chantiers ? Jacques Frossard s’explique en précisant que cette carte représente les très gros chantiers à fort impact capacitaire « à plus de 1 million d’euros. Cela étant, dernièrement s’est réalisé un chantier de 1,8 million d’euros à Volx de remplacement d’un pont-rail », précise Jacques Frossard. « D’autres chantiers sont prévus jusqu’à la fin de l’année, dont un de confortement d’ouvrage en terre de 800.000 euros. Ils n’apparaissent pas sur la carte, mais ils font partie du quotidien de la SNCF. »

 

10.000 recrutements, quelle part pour les Alpes du Sud ?

Si les grands chantiers ne sont pas inscrits dans l’agenda de SNCF Réseau pour les Alpes du Sud, l’espoir d’apercevoir le recrutement de nouveaux agents se fait jour. Sauf que « le chiffre d’embauche qui est inscrit est un chiffre global sur l’ensemble de la France, et nous ne connaissons pas encore quelle part sera réservée à la Région PACA. Peut-être plusieurs dizaine sur la région pour les infrastructures » précise encore Jacques Frossard. Une goutte d’eau lorsqu’est pris en compte l’actualité récente.

 

Une campagne en inadéquation avec la réalité

Souvenez-vous, fin août on apprenait que la SNCF n’avait pas assez de conducteurs pour les TER de la Région. Amputée d'une quarantaine de trains au quotidien sur les lignes les moins fréquentées, la SNCF a alors mis en place des cars de substitutions jusqu’au 6 novembre.

Pourquoi ? Parce que les cheminots qui souhaitent faire valoir leurs droits à la retraite ne sont tenus de le faire que six mois avant leur départ effectif de l'entreprise. Un préavis trop court qui se heurte au délai des dix-huit mois nécessaires pour former un conducteur. Résultat : la SNCF doit attendre la sortie de ses écoles de formation.

Une situation qui avait alors rendu furieux le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, autorité organisatrice de transport, Christian Estrosi. Adressant un courrier dans lequel il fustige « le manque d’anticipation inacceptable » de la société ferroviaire et demande que les réclamations des usagers des TER en lien avec les modifications apportées soient étudiées. « La SNCF doit assumer les conséquences de ses erreurs », insistait alors Christian Estrosi.

De son côté, Éliane Barreille, vice-Présidente (LR) des Alpes de Haute-Provence, membre de la commission transports et infrastructure, dénonce, un brun résignée, un grand sud « comme d'habitude oublié, tant du point de vue routier que ferroviaire. Aucune liaison nord-sud, pas de liens avec nos voisins Rhône-Alpes et je ne parle pas des opérations transfrontalières comme le Lyon-Turin quelque peu en panne. »

 

Jacques Frossard sur Alpes 1 :