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Alpes du Sud : un louveteau filmé par une caméra de surveillance

ENVIRONNEMENT / Des images capturées par le naturaliste des Alpes du Sud, Pierre Rigaux, qui demande aujourd'hui à l'État de changer son fusil d'épaule : donner plus de moyens à la protection des troupeaux plutôt qu'à l'indemnisation suite aux attaques

 

- Alpes du Sud -

 

 

Un louveteau filmé il y a quelques nuits dans les Alpes du Sud. La vidéo, réalisée par le naturaliste Pierre Rigaux et l’une de ses caméras de surveillance, permet de voir très clairement un canidé de 3 mois. Cette vidéo doit-elle faire peur aux éleveurs ? Que nous dit-elle sur la population du loup ?

 

 

 

Des loups qui ne parviennent pas à se reproduire tous les ans

u secteur précis où la vidéo a été filmée, Pierre Rigaux n’en dira rien. Il tient à protéger cette espèce toujours pointée du doigt par la profession agricole. Mais il y a quelques semaines en arrière, le naturaliste des Alpes du Sud repère certaines traces du passage du loup dans la forêt, il décide donc d’y placer l’une de ses caméras qui capte ces images : celles d’un louveteau que l’on voit clairement traverser l’écran en trottinant. Agé d’environ trois mois, il commence tout juste à s’éloigner de sa tanière, « le couple de loups qui vit là a pu se reproduire, ça n’arrive pas tous les ans », explique Pierre Rigaux. Le louveteau a atteint l’âge critique où il s’aventure, « mais reste fragile. Ses parents le nourrissent encore ».

 

Le canidé et l’image du grand méchant loup

Les parents vont donc chasser pour la survie de leur portée, en particulier les grands herbivores. Malgré le discours du naturaliste, le canidé ne parvient pas à se dépêtrer de l’image du grand méchant loup, et est toujours pointé du doigt pas les éleveurs dans une série d’attaques de troupeaux.

Selon le site officiel de recensement du gouvernement, au 31 juillet dernier, on comptabilisait dans les Alpes de Haute-Provence 115 attaques pour 288 victimes, près de deux fois moins que l’an dernier à la même période. Côté Hautes-Alpes, moins d’attaques, 54 au 31 juillet 2016 contre 60 en 2015, mais 14 victimes supplémentaires.

Cette vidéo d’un louveteau doit-elle amplifier l’inquiétude de la profession ? Non pour Pierre Rigaux, « ce n’est pas parce qu’il y a un louveteau qu’il y a des attaques de loups. Dans le secteur en question, il n’y a aucune attaque recensée sur des troupeaux ».

 

« Le loup va mal »

Le naturaliste qui se montre inquiet de la population du canidé, alors que sept tirs de défense sont toujours en vigueur dans les Alpes de Haute-Provence, et deux tirs de prélèvement courent toujours dans les Hautes-Alpes. « La politique consiste toujours à abattre plus de loups, alors qu’en parallèle le nombre d’attaques ne baisse pas », poursuit le naturaliste qui souhaite un meilleur équilibre, « avec une meilleure protection des troupeaux plutôt qu’une systématisation des indemnisations, parfois même sans preuves ».

Au 31 juillet dernier, 93.000 euros d’indemnisations ont été données après des attaques dans les Alpes de Haute Provence, contre 24.000 euros dans les Hautes-Alpes.

 

 

 

 

Le reportage Alpes 1, signé Alex Cam :