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Hautes-Alpes : manifestation au Chicas contre les suppressions d'emplois

SANTÉ / Les agents de l'hôpital intercommunal craignent 74 suppressions d'emplois entre 2016 et 2019.

 

- Alpes du Sud -

 

Une soixantaine d’agents hospitalier s’est réunie devant la direction du Centre hospitalier des Alpes du Sud à Gap ce vendredi matin. Une mobilisation à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, contre les suppressions d’emplois. Endetté, notamment suite aux importants travaux, mais aussi depuis le paiement à l’acte instauré en 2004, le Chicas est obligé de faire des coupes budgétaires.

C’est un déficit d’investissement de 30 millions d’euros qu’accuse l’hôpital, après un gigantesque chantier de rénovation et d’agrandissement à 65 millions d’euros. De fait, le Centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud doit mettre en place un Contrat de retour à l’équilibre financier, imposé par l’Agence régionale de santé PACA.

 

  

 

Un grand hôpital, mais moins de personnels

« Il est absurde d’augmenter la taille d’un hôpital, si sept ans plus tard c’est pour réduire le personnel », dénonce la députée socialiste des Hautes-Alpes, Karine Berger, venue soutenir les manifestants. « Parce que les décisions qui ont été prises pour l’hôpital de Gap en 2008-2009, par la droite, entrainent une problématique financière très lourde maintenant. Les travaux qui ont été effectués vont entrainer un déficit chronique de plus de trois millions d’euros en plus par an. »

Une situation inacceptable également pour la CFDT. Ce n’est pas à l’hôpital de payer sa modernisation estime le syndicat. « On a une nécessité de modernisation, mais ils considèrent que nous sommes une entreprise à caractère commerciale, mais on ne l’est pas.  Il y aura une volonté de privatiser les hôpitaux », s’inquiète sur Alpes 1 Didier Simon. Une recherche de rentabilité, une notion qui irrite les agents du Chicas, qui craignent une dégradation de la qualité des soins. « On ne peut plus travailler dans des conditions comme elles sont là aujourd’hui, ou comme elles sont prévues pour 2016, 2017 et 2018, sans faire prendre de risques aux patients », annonce le représentant de la CFDT. Il dénonce moins de personnels, pour toujours autant de patients à s’occuper.

 

    

 

Supprimer la tarification à l’activité

Les syndicats interpellent donc les élus. Les conseillers départementaux d’opposition à Gauche, Pascale Boyer et Guy Blanc, étaient présents. La députée PS des Hautes-Alpes également. De quoi dénoncer les politiques de santé. « Seuls le Gouvernement et les Gouvernements successifs sont responsables de cette situation. Tant que la tarification à l’activité existera, les hôpitaux ne pourront pas sortir la tête de l’eau », estime Valérie Clément de la CGT. Une tarification à l’activité, qui permet une harmonisation des tarifs entre hôpitaux, mais qui empêche, selon la CGT, d’atteindre l’équilibre budgétaire.

Valérie Clément qui interpelle directement la députée Karine Berger : « Je sais très bien que malheureusement les députés, que ce soit Mme. Berger ou que ce soit quelqu’un d’un autre parti, aucun d’entre-eux nous suivent. Aucun d’entre-eux ne portent, justement, la problématique de la tarification à l’activité. Pour mémoire, quand le Gouvernement de Gauche est passé, il y a déjà quatre ans, Mme. Touraine [Ministre de la Santé ndlr.] s’était engagée à revoir la tarification à l’activité. Quatre ans après, il n’y a toujours rien ».

Les manifestants qui ont occupé la salle de réunion, où se tenait le Comité Technique d’Établissement avec la direction. Un Comité qui a pris fin rapidement. Les syndicats ayant boycotté la réunion.

 

Didier Simon, CFDT :

Valérie Clément, CGT :

Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes :