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Alpes de Haute-Provence : Chômage, la droite et la gauche à contresens de la joie de C.Castaner

POLITIQUE / Après l’exercice de communication de la gauche face aux bons chiffres du chômage, la droite et une partie de la gauche revoient et corrigent l’engouement.

 

-Alpes de Haute-Provence-

C’est bien connu, « les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut ». Et en politique, les chiffres on leur donne souvent la portée qui concorde avec le gouvernement qu’on soutient. Nouvelle illustration à travers l’annonce de la baisse du chômage en France et dans les Alpes du Sud pour le mois de mars.

Si le député-maire (PS) de Forcalquier, Christophe Castaner, s’est réjoui ce matin d’une baisse liée selon lui aux «  4 ans d’actions et, notamment, du plan d’urgence contre le chômage lancé le 18 janvier dernier par le Président de la République », du côté de la droite on minimise et on déconstruit.

 

 « Le résultat d'une hausse des défauts d'actualisation des demandeurs d'emplois »

Pour le conseiller régional (LR), vice-président de la commission économie et emploi, David Géhant cette baisse du chômage est le résultat « d'une hausse des défauts d'actualisation des demandeurs d'emplois, des radiations et des stages qui représentent au total 65% des sorties ». Selon les calculs du conseiller régional « seulement une personne sur cinq a trouvé du travail dans ceux qui sortent des statistiques ».

 

« Christophe Castaner, toujours si prompt à dénoncer les enfumages des autres, démontre son talent en la matière ». D.Géhant

 

« La déclaration du député Castaner est pour le moins hasardeuse voire fragile »

À peine officialisé sa candidature pour les législatives dans la 1ère circonscription des Alpes de Haute-Provence, Bruno Bourjac (LR), sans perdre de temps s’élance dans le débat politique, avec, pour le moment ( ?), retenue. « Ne pas se réjouir de la baisse du chômage serait inconvenant. Pire encore ce serait une faute politique. Je ne suis pas partisan d'une opposition radicale, sous prétexte que des résultats ou des idées viendraient d'un camp qui n'est pas le mien », tient-il à préciser.

Amabilités passées, le candidat n’en constate pas moins que « la baisse des demandeurs d'emploi ne concerne que la catégorie A (…) alors que les chiffres des catégories B et C augmentent. Et cette augmentation est parfaitement symétrique à la baisse ». Un mécanisme qui selon Bruno Bourjac a bien un effet, mais seulement envers « une pérennisation de la précarité (…) car il y a un nombre considérable de  chômeurs avec une activité partielle, mais demeurant dans une forte précarité ».

 

« L'éternel retour du concret ... et ce malgré le maquillage des communicants »

Une partie de la gauche des Hautes-Alpes met également en sourdine l’emballement du PS sur la baisse du chômage. Rémi Roux, conseiller municipal de l’Argentière-la-Bessée, et animateur fédéral du MJS dans les Hautes-Alpes, sans trop de commentaires met tout de même en avant les chiffres de la Direction de l'animation de la recherche des études et des statistiques (DARES). Et rappelle qu’en mars 2013, la France comptait 3.224.600 chômeurs de catégorie A, contre 3.531.000 en mars 2016.

Et de 4.741.100 de chômeurs de catégorie A, B, C en mars 2013 contre 5.454.100 en mars 2016. « Ah oui effectivement ça va mieux... », ironise-t-il.

 

Le danger de la communication sur les chiffres mensuels

La Dares qui, outre des chiffres que chacun s’approprie pour sa communication politique, alerte sur des « hausses inhabituelles » des défauts d'actualisation. En janvier dernier, le service de statistiques du Ministère du Travail prévenait ainsi qu'il fallait éviter d'interpréter les chiffres du chômage par rapport au mois précédent pour cette raison. Ainsi dans sa note méthodologique, la Dares précise que « l’évolution sur la tendance de moyen terme est plus précise à partir d’une évolution observée sur trois mois consécutifs qu’à partir de la seule évolution mensuelle ».