- Alpes du Sud -
Le projet du Forreston a bien du mal à convaincre au Sauze du Lac. Ce projet d’aménagement touristique, en discussion depuis 2007, a été autorisé par le préfet de région Stéphane Bouillon en fin d’année 2015. Mais depuis, deux associations de protection de l’environnement ont déposé un recours devant la justice, attaquant le PLU de la commune du Sauze du Lac.
Un projet d'envergure pour les rives du lac de Serre-Ponçon
35 millions d’euros d’investissement, deux résidences dont une de 75 logements de 30 à 80 m² et l’autre touristique de 190 appartements, un hôtel de 30 chambres complété par 10 cabanes dans les arbres, un restaurant pouvant servir jusqu’à 200 couverts par service, un centre aqua-ludique, et la possibilité de construire une remontée mécanique pour rejoindre les hébergements depuis la plage : les 25 hectares de l’ancienne colonie de vacances Shell vivront une nouvelle jeunesse dans les prochaines années. Si la justice l’autorise. Le projet de complexe touristique au Forreston est de loin le plus ambitieux pour les rives du lac de Serre-Ponçon.
Deux associations demandent le respect des lois littoral et montagne
Un projet qui a reçu en décembre dernier l’autorisation du préfet de Région et préfet coordonnateur du Massif des Alpes, Stéphane Bouillon. Mais le regard désapprobateur de deux associations de défense de l’environnement pourrait le mettre à mal : la SAPN et IDAE (Information pour la défense des animaux et de l’environnement) viennent d’attaquer devant le tribunal administratif le PLU du Sauze du Lac, permettant d’accueillir le projet. Si elles annoncent n’avoir rien contre le projet en lui-même, elles appellent à protéger l’environnement. « On s’aperçoit que dans les Alpes, le lac qui a le moins d’espaces protégés, c’est celui de Serre-Ponçon », explique Hervé Gasdon, président de la SAPN.
Hervé Gasdon met donc en avant deux lois : la loi littoral et la loi montagne, "la loi littoral permet de protéger le littoral marin, océanique ou que les grands lacs. Il y a une bande qui est prescrite autour du lac et qui a pour objectif de protéger l’environnement et maitriser l’urbanisme. La loi montagne permet cette protection en sachant qu’à chaque fois qu’il y a des constructions en discontinuité avec l’urbanisme existant, cela doit passer par une procédure".
Contactée, le maire du Sauze du Lac Valérie Grenard explique que ce PLU a été élaboré sur une durée de quatre ans, en collaboration avec un bureau d’études et les services de l’État.
Une jurisprudence sur l’exemple du camping du Bouas ?
Les deux associations de protection de la nature se reposent aujourd’hui sur une décision qui pourrait faire jurisprudence : la justice a donné récemment raison à France Nature Environnement face au camping du Bouas, au Lauzet-Ubaye. La préfecture avait autorisé l’installation d’une 30aine de bungallows sur un site pourtant protégé par les lois littoral et montagne.