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Alpes du Sud : les stations ne rattraperont pas le mauvais début de saison

ÉCONOMIE / "La difficulté qu’on a connue sur le premier mois d’activité va nous poursuivre jusqu'à la ligne finale"


- Alpes du Sud -


Parfois du froid, mais parfois de la douceur. Parfois de la neige, mais parfois de la pluie. La saison d’hiver 2015-2016 commence difficilement pour les stations. 30% de fréquentation en moins et un chiffre d’affaires en baisse de 40% durant les vacances de Noël. Certaines stations n’ont tout simplement pas encore ouvert leurs pistes, d’autres peinent à en ouvrir une ou deux seulement.

Si vous voulez skier, rassurez-vous tout de même la grande majorité des stations des Alpes du Sud sont ouvertes… sauf deux. Avec un seul enneigeur, la station de Céüze dans le Gapençais, qui culmine à 1.500 mètres au plus bas, n’a pas un enneigement suffisant pour accueillir des skieurs. Une station habituée à vivre au rythme de la météo, attirant, quand elle est ouverte, principalement les locaux.


La météo assèche les comptes


Mais une autre station est aussi toujours fermée dans les Hautes-Alpes. C’est la station de Serre-Eyraud, pourtant orientée nord, en face de la station d’Orcières 1850. Une station gérée par le même délégataire : La Belle Montagne. « La difficulté, c’est qu’au départ on a un manque de neige naturelle, malgré la neige de culture qu’on a pu faire sur certaines zones. La neige naturelle est venue et après, les températures ont fait le yo-yo, entre une alternance de neige, de pluie », explique Guillaume Rochet, directeur du site Orcières-Serre-Eyraud à La Belle Montagne. Une neige qui est revenue à basse altitude ce mardi. La petite sœur Serre-Eyraud devrait donc bien ouvrir samedi, après le passage de la commission de sécurité.

Un soulagement pour le délégataire, d’autant qu’une colonie de vacances de 150 enfants doit arriver la semaine prochaine. Sa station phare, Orcières, n'avait pu ouvrir que huit pistes d’enneigement artificiel pendant les vacances de Noël. « Enfin, les domaines skiables vont pouvoir ouvrir un maximum de pistes et élargir l’offre produit ski. Par contre, la difficulté qu’on a connue sur le premier mois d’activité va nous poursuivre et, inévitablement, les chiffres qui ne sont pas générés depuis un mois ne seront pas là sur la ligne finale. »

 

Une perte financière irrattrapable

 

Pour le patron d’Orcières 1850 et de Serre-Eyraud, la facture est lourde pour cette saison. « Ça ne se rattrape pas quinze jours de vacances, où en général on connait une belle activité. On peut espérer avoir la météo qui nous aide sur des week-ends de janvier, mais en aucun cas on ne rattrapera ce qui ne s’est pas généré sur le début d’activité », regrette sur Alpes 1 Guillaume Rochet de La Belle Montagne. Et pour cause, entre annulations de réservations et riverains qui ne se sont pas déplacés, la météo plombe les comptes des stations.

Dans les Alpes de Haute-Provence, les onze stations ont toutes voulu ouvrir, même si on ne compte que 10 piste sur 33 à Montclar, 4 sur 35 à Chabanon, ou encore une sur 14 au Grand Puy, sur la commune de Seyne-les-Alpes. Le maire, Francis Hermitte, pense à restructurer son offre. « On va investir dans un télésiège », pour permettre de « faire plus facilement d’autres activités, notamment le VTT, les piétons et puis on parle, peut-être, d’un programme avec de la tyrolienne, un aménagement dans les arbres. Cela s’appelle de la diversification ».


Investir pour diversifier


Offrir du ski, mais pas seulement, car les stations vont devoir chercher à faire venir les touristes en hiver, même avec peu de neige, en leur offrant des activités rentables pour les gestionnaires. Pour les fans de ski, l’enneigement artificiel restera un pôle de dépenses important. « Il nous faudra légèrement agrandir notre neige artificielle et, surtout, faire en sorte qu’en quelques jours on arrive à enneiger une piste », souhaite ainsi Francis Hermitte.