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Alpes du Sud : nouvelle valse des préfets dans nos départements plein débat intercommunales

POLITIQUE / Patricia Willaert préfet des Alpes-de-Haute-Provence et Pierre Besnard préfet des Hautes-Alpes quitteront le territoire le 1er janvier 2016


-Alpes du Sud-

Les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence s’étaient presque accoutumées au fait de ne pas subir le turn-over annuel de leurs préfets…  Chasser le naturel, il revient au galop !


Dans les Alpes-de-Haute-Provence :

Arrivée en avril 2013, Patricia Willaert est nommée préfet de Lot-et-Garonne, à compter du 1er janvier 2016. Femme discrète, peu encline au jeu des médias, elle n’aura su être celle qui aura tranché le dossier du centre d’enfouissement technique (CET) des Parrines sur Châteaux-Arnoux-Saint-Auban.  Elle connut également la gestion de l’horreur, celle du dispositif du crash de l’A320. Elle sera remplacée par Bernard Guérin, sous-préfet de Brest (classe fonctionnelle II).


Dans les Hautes-Alpes :

Nommé en juillet 2013, Pierre Besnard sera préfet du Tarn-et-Garonne, lui aussi à compter du 1er janvier 2016. Ancien chef de cabinet de François Hollande, il était apprécié dans le département, au-delà des clivages politiques. Côté face, l’homme réputé bon vivant, peu adepte de la langue de bois, et connu pour son humour tout-terrain que ce soit sous les dorures de la République et sur le terrain. Côté pile, malgré sa gestion jugée autoritaire par les manifestants lors du conflit qui opposa éleveurs et état, il aura joué un rôle essentiel dans les négociations et se sera toujours porté présent pour entendre les éleveurs et répondre à la signature de tirs du loup. Autre conflit, encore vif aujourd’hui, le conflit avec NO THT, Avenir Haute Durance et la SAPN qui dénoncent le chantier RTE de lignes haute et très haute tension dans les Hautes-Alpes. Un dossier que devra gérer son successeur Philippe COURT, ingénieur en chef des Ponts-et-chaussées.


Incohérence d’une décision en pleine négociation du schéma intercommunal

Promulguée le 7 août 2015, la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) confie de nouvelles compétences aux régions, passées de 22 à 13. Elle redéfinit clairement les compétences attribuées à chaque collectivité territoriale et ce sont toutes les régions et départements qui voient leur organisation bousculée.

Outre les dossiers en cours, propres à chaque territoire, cette décision prouve une nouvelle fois la politique hors-sol décidée par le gouvernement envers les territoires ruraux. Tallard-Barcillonnette, Gap, Avance, Laragnais, Ubaye-Serre-Ponçon, Vallée de l’Ubaye, Pays de Seyne, Moyenne-Durance, Asse-Bléone-Verdon… autant de points de blocages et de rejets votés par les communes et intercommunalités que vont laisser derrière eux des préfets à l’origine du redécoupage territorial. Des discussions qui doivent aboutir à des propositions de schéma de coopération intercommunale validées par les élus avant fin décembre, et présentées aux préfets pour 1er janvier 2016. Avec des négociations possibles jusqu’à fin mars 2016.

Vous avez dit gronde des élus à venir ? Il y a fort à parier que ce mouvement préfectoral effectué sur tout le territoire français ne fasse que ralentir un processus déjà laborieux dans sa mise en œuvre, avec des élus qui devront faire avec l’arrivée de nouveaux représentants de l’État qui vont devoir apprendre à vitesse grand  « V » les tenants et les aboutissants de leurs nouveaux territoires.



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