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Alpes du Sud : EELV Paca, la région de toutes les discordes

POLITIQUE / Le président du groupe écologiste au Sénat Jean-Vincent Placé a annoncé vendredi sur Europe 1 qu'il quittait EELV, aggravant la crise déclenchée la veille par la décision similaire annoncée par le co-président du groupe à l'Assemblée, François de Rugy. Tous deux notamment en désaccord avec la stratégie du parti pour les élections régionales.


Alpes du Sud - Et de deux ! Au lendemain de la démission du député EELV, François de Rugy, c'est au tour du sénateur Jean-Vincent Placé d'annoncer son départ d'Europe Ecologie-les Verts. La raison, un désaccord profond sur la stratégie à adopter notamment pour les élections régionales avec ou sans le PS.

Comme son collègue de l'Assemblée nationale, le sénateur dénonce « une dérive gauchiste » du mouvement écologiste. Dérive liée aux accords de la fédération EELV PACA dans sa campagne avec le Front de Gauche au détriment du PS. Alliance dénoncée dans une tribune jeudi 20 août.

« En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, on voit quand même évidemment le péril Front national, le péril de l’extrême droite, le danger par rapport à la famille Le Pen, il y a aussi la droite qui est là, MM. Bertrand et Estrosi —mais je ne confonds pas les deux—, et la seule réponse que nous faisons, c’est de dire nous allons faire un accord politique, on ne sait même pas pourquoi, avec l’extrême gauche », a-t-il dénoncé depuis La Rochelle où le PS entame aujourd’hui son université d’été.


Sophie Camard, ne rentre pas dans le débat, les têtes de liste prennent la relève

Si la tête de liste EELV en région PACA, Sophie Camard, ne souhaite pas rentrer dans le débat, Thierry Baud, tête de liste dans les Hautes-Alpes, et Colette Charriau, conseillère régionale sortante et tête de liste dans les Alpes de Haute-Provence, prennent le flambeau de la défense du choix des militants du parti dans la région.

Pour Thierry Baud, la situation pourrait se résumer ainsi : Ouf, les opportunistes sont partis, mais ils auraient pu choisir un moment plus opportun. Constatant « des positionnements individuels, qui ne sont plus en phase avec le parti depuis longtemps, et honnêtement ils auraient politiquement pu choisir un autre moment pour acter le divorce (…) il n’y a pas d’implosion ni de division, seulement le choix politique anecdotique de quelques personnalités qui sont en rupture avec les militants». Pour le candidat, l’enjeu n’est pas la cuisine politique, qui fait le jeu de l’abstention « pour nous, les enjeux sont double : le succès de la Cop 21 et des élections régionales ».

Pour Colette Charriau, ce débat est « navrant ». « C’est dommage qu’on mette en lumière ces petites et grosses tensions internes, qui existent dans tous les partis et qui ne répondent pas aux attentes des électeurs ». Une situation qui encourage selon la candidate « à sortir d’un système partiaire dans les parties (…) il faut maintenant rassembler le peuple de l'écologie et construire des convergences». Au-delà de la crise, Colette Charriau, souhaite « reprendre la main pour agir au quotidien et m’ouvrir à tous ceux qui veulent partager la politique écologiste ». Avec comme objectif une écologie de « transformation » et non d’ « accompagnement » comme les démissionnaires. « Il ne faut plus être dans l’idée que quoi qu’il arrive, il faut être aux côtés des socialistes, pour faire avancer nos affaires, en se disant que ce sera moins pire que si on y était pas. Les changements sont tellement importants pour l’avenir qu’il faut maintenant assumer un projet de rupture ».


En attendant, Christophe Castaner tend la main et espère toujours

La tête de liste PS à la région Christophe Castaner, quant à lui, attend toujours que les Verts montent dans le train des régionales avec lui, mais lance un ultimatum ce matin chez nos confrères de La Provence : jusqu'à la mi-septembre au moins, « la porte restera ouverte (…) Si nous faisons liste commune face à la droite et au FN, en montrant que la Région importe avant tout, on prouverait notre respect aux électeurs lassés des combines, souffle le député-maire de Forcalquier. Nos projets sont proches. Je peux garantir un groupe dans l'hémicycle aux écologistes, la tête de liste au Front de Gauche dans les Bouches-du-Rhône. L'offre est toujours sur la table. Mais je fais face à 80 Khmers verts qui ne veulent rien entendre. »

Pas sûr que la formule soit le bon appât à vert.