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Alpes du Sud : le loup, entre campagne électorale et décision ministérielle

LOUP / Le loup est devenu tour à tour cette année un objet politique à la veille des élections régionales, ou un débat au plus haut sommet de l’Etat

Alpes du Sud - C’est un dossier qui a, cette année, suscité de nombreuses foudres. Entre oppositions vives et prises de position politiques, le loup n’en finit pas de déchainer les foules. Entre partisans et opposants, où se situe aujourd’hui le discours ?

 

Le loup et la campagne… politique

L’un des faits rares de cette année est la prise de position politique qu’a suscitée le prédateur. Agacés, certains maires des Hautes-Alpes n’ont pas hésité à plonger dans l’illégalité, en prenant un arrêté autorisant tous ceux en âge de tirer à vue le loup. Arrêtés qui n’ont pas tardé d’être cassés par la justice.

 

Estrosi, l’affabulateur ?

Le prédateur qui est également parti en campagne… pour les élections régionales. C’est le cas notamment de la tête de liste des Républicains-UDI, Christian Estrosi, apparu comme un défenseur des éleveurs, tour à tour dans les bureaux de la Ministre de l’Ecologie ou en train d’envoyer un courrier au Président François Hollande. Le candidat de droite n’a pas hésité non plus à avancer certains arguments, faux : notamment une réintroduction artificielle par des fonctionnaires de l’Etat du loup en 1992. Argument qu’il avait déjà avancé en 2003 dans un rapport parlementaire sur le prédateur. Sauf que, cette action qui serait illégale comme pour toute espèce protégée, aurait eu besoin d’une autorisation du Ministère de l’Ecologie.

Castaner, dans la droite ligne du gouvernement

Quant à Christophe Castaner, tête de liste PS pour les régionales, mais déjà président du Groupe National Loup, lui défend l’action du Ministère. Un Gouvernement qui a récemment pris deux arrêtés autour de la question du loup. Le premier permet de relever pour la période 2015-2016 le plafond de prélèvement à 36 spécimens. Mais aussi à étendre les mesures de protection. Les tirs d’effarouchement et de défense pourront être désormais autorisés dans les Parcs Nationaux où il est permis de chasser, comme le Parc des Cévennes. Et alors que jusque-là, un territoire nouvellement touché par des attaques du loup, comme le Buëch cette année, devait attendre un an avant de bénéficier du protocole, le délai a été raccourci. Le Gouvernement qui a également mis en place un tir de prélèvement renforcé, inédit : il peut mobiliser des chasseurs en battue, à l’approche ou à l’affût au grand gibier.