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Alpes du Sud : Salle de shoot, qu’en pensent vos députés ?

LOI SANTÉ / L'expérimentation des salles de shoot votée par l'Assemblée nationale, mais de quoi s’agit-il ? Et qu’en pensent les députés des Alpes du Sud ? Réponse ici.

(Photo : Afp)

 

Alpes du Sud - L'Assemblée nationale a adopté mardi soir, après plus de 4 heures de vifs débats entre la gauche et l'UMP, l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées salles de shoot, pendant six ans maximum.

Ces salles sont destinées aux toxicomanes précarisés, qui se droguent dans la rue dans des conditions d'hygiène précaires. Elles ont aussi pour objectif de réduire les nuisances dans l'espace public. L'article 9 du projet de loi de modernisation du système de santé, porteur de cette mesure, a été adopté par 50 voix contre 24.

Vote final de la loi Santé le 14 avril

Selon elle, on compte en France plus de 80.000 usagers de drogue par voie intraveineuse et 100 morts par overdose chaque année. 

L'examen en première lecture par les députés du projet de loi de modernisation du système de santé qui prévoit cette expérimentation, commencé mardi dernier, se poursuivra toute la semaine, l'Assemblée devant se prononcer le 14 avril par un vote solennel sur l'ensemble du texte.

Déjà en place dans plusieurs pays.

Ces salles, déjà expérimentées dans une dizaine d'autres pays (la plus ancienne en Suisse a été créée il y a trente ans), sont destinées à des toxicomanes majeurs précarisés, qui se droguent dans des conditions d'hygiène précaires, souvent dans la rue ou des halls d'immeuble, selon la majorité. Outre une réduction des risques liées aux injections (infection au VIH, hépatite C...) et une amélioration de l'accès aux soins des usagers de drogues les plus marginalisés, ces salles ont aussi entre autres objectifs une diminution des nuisances dans l'espace public.

Quel coût ?

Le coût de ces salles est estimé à environ 800.000 euros par an, si l'on se base sur le projet d'expérimentation parisien, a indiqué la ministre de la Santé Marisol Touraine, soulignant, face aux critiques de la droite que le gouvernement consacrait par ailleurs 388 millions d'euros par an à la prévention et à la lutte contre les addictions. Outre Paris, deux autres villes pourraient expérimenter les salles de shoot.

«Antichambres de la mort», accuse l'UMP

« Aidez plutôt les toxicomanes à guérir qu’à s’autodétruire », a lancé le député UMP de Paris Philippe Goujon, appuyé par son collègue Yannick Moreau déclarant que, «  si on osait, on pourrait même les appeler des antichambres de la mort ».


Qu’en pensent les députés des Alpes du Sud ?

Karine Berger et Joël Giraud (le seul à avoir participé au vote –Ndlr-), tous les deux députés des Hautes-Alpes, sont pour cette expérimentation, ajoutant que « dans un pays comme l’Allemagne ou cela existe depuis les années 90  sous la forme de salles ambulantes on ne dénombre plus aucun mort par overdose depuis 1994.  Sans parler de l'effondrement du sida et des hépatites ».

Dans les Alpes de Haute-Provence, Christophe Castaner député-maire de Forcalquier y est également favorable précisant au-delà de l’aspect préventif et sanitaire, « qu’il n'est évidemment pas question d'y distribuer de la drogue : les toxicomanes viennent avec leurs doses (…) La consommation d'héroïne se banalise, il faut encadrer les consommateurs.  Si on veut lutter contre ce fléau il faut arrêter de fermer les yeux! ». Quant à Gilbert Sauvan, député et président du conseil départemental des alpes de Haute -Provence il est le seul a s'opposer a ce texte : "Je n'ai pas voté ce texte, je ne suis pas d'accord avec ce genre de pratique que je considère comme une décision digne d'apprentis sorcier"