Votre ville : LARAGNE MONTEGLIN | Changer de ville

Alpes du Sud : Les raisons de s’intéresser aux élections départementales

POLITIQUE / Vous êtes nombreux à avoir tourné le dos à la politique, quand d’autres ne se sont même pas encore rendu compte que dans deux semaines, ce sera jour d'élection. Le 22 mars aura en lieu le premier tour des élections départementales (ex-cantonales). Voici quelques raisons de d’intéresser à ce nouveau scrutin.

Alpes du Sud - Vous êtes nombreux à avoir tourné le dos à la politique, quand d’autres ne se sont même pas encore rendu compte que dans deux semaines, ce sera jour d'élection. Le 22 mars aura en lieu le premier tour des élections départementales (ex-cantonales). Un an après les municipales et les européennes, et neuf mois avant les régionales, ce scrutin sera une nouvelle fois l'occasion de prendre le pouls des Français.

Bilan de santé des électeurs : Petit pouls, surtout à gauche.

Après les européennes du mois d'avril 2014, un nouveau record pourrait être battu avec près de 58% d'abstention en vue, selon un sondage réalisé (mars 2015) par l’institut CSA pour BFMTV. Son taux était déjà de 55% aux dernières cantonales de 2011, et en 2015, l'abstention massive ne peut qu’inquiéter les partis en place qui pour le moment ne trouvent pas de réponse à la lassitude et au désintérêt toujours plus grands des Français pour la politique.

L’analyse des résultats du sondage montre une meilleure mobilisation à droite : 55% des sympathisants de droite et 52% de ceux du FN sont certains d’aller voter contre 49% à gauche (44% au Parti socialiste, 54% au Front de gauche et 56% chez les écologistes).


Pourquoi aller voter ?

Raison 1 : ce scrutin est une première.

Tout d’abord parce que cette forme de scrutin est une première. Alors que les conseils généraux étaient jusqu'à maintenant renouvelés par moitié, demain tous les départements seront concernés. Ce scrutin a également nécessité une importante refonte de la carte des cantons. Au nombre de 4055 jusqu'à présent, ils ne sont plus que 2054 en France. Un changement qui n’aura pas épargné les Alpes du Sud puisqu’aussi bien dans les Hautes-Alpes que dans les Alpes de Haute-Provence, les cantons sont passés de 30 à 15.

Pour autant, le nombre de conseillers généraux ne va pas diminuer. Ce sont en effet des binômes paritaires qui seront élus le 29 mars ; les Alpes du Sud compteront donc 60 conseillers départementaux.


Raison 2 : Redessiner le visage politique de la France et de nos territoires.

En France :

Le FN, depuis les européennes, s’autoproclame premier parti de France. Une fausse affirmation, puisque le premier parti de France après les élections reste les abstentionnistes : 57% d’abstention dans les suffrages devant le FN avec 25% des électeurs inscrits, 20% pour l’UMP et 14% pour le PS. Et en termes d’élus départementaux, le FN n’a à ce jour que deux élus. Mais la nouveauté dans les Alpes du Sud, c’est qu’ils sont plus nombreux à se présenter qu’en 2011. Et malgré une mauvaise connaissance du territoire, ils pourraient remporter un canton grâce à l’étiquette Marine Le Pen et à sa forte popularité.


A droite, c’est un premier test pour Nicolas Sarkozy depuis son élection à la tête de l'UMP, un moyen d’éprouver sa capacité de mobilisation, avec l’espoir d’une nouvelle vague bleue. Mais la présence massive de triangulaires pourrait restreindre les ambitions de l'opposition nationale avec au centre le fameux ni-ni qu’il faudra négocier.

A gauche, le Front de Gauche et les communistes espèrent récupérer les déçus de la gauche socialiste, avec pourquoi pas un léger élan donné  par les résultats des élections en Grèce et l’arrivée au pouvoir d’un parti d’extrême gauche en réponse à la crise.

Quant au PS, il faudra tout simplement limiter la casse. Frondeurs, divisions qui ont connu leur point d’orgue lors du débat sur la loi Macron, réforme contre le chômage en échec avec un seuil de 10% de chômage atteint, records d’impopularité du Président…

Dans les Alpes du Sud :

L’abstention se double d’une désunion, qui pourrait desservir la gauche majoritaire dans les Alpes de Haute-Provence et laisser plus d’espace à la droite. L’UMP, qui ne possède pour le moment qu’un seul siège au sein du département, ne s’est toutefois pas remise de la défaite aux sénatoriales, et se cherche encore un équilibre entre les générations. Quant à la Ligue du Sud, invitée de dernière minute et menée par d’ex-frontistes, elle compte bien profiter de l’atmosphère nationale de désapprobation des partis, et pourquoi pas remporter un siège au nez d’un FN qui ne peut guère espérer qu’une élection sur un territoire à Manosque, où le parti pèse.

Dans les Hautes-Alpes, la droite majoritaire semble n’être que peu inquiétée par cette élection, et par l’abstention qu’elle ne considère que comme un mal citadin : « les ruraux votent plus que les citadins, car ils connaissent leurs candidats. De plus, les électeurs abstentionnistes sont ceux déçus par la majorité gouvernementale », déclare la présidente de l’UMP 05, Henriette Martinez. La plus grande inquiétude sera peut-être, à terme, le choix de la présidence, et des tensions qui pourraient succéder à la victoire.

Les partis de gauche dans les Hautes-Alpes sont également dans un système de désunion lié à la politique nationale, avec une absence d’accord au premier tour. L’espoir réside à ne pas perdre des cantons emblématiques comme Veynes, Briançon 1 et 2 ou l’Argentière.


Raison 3 : Des personnalités dans les Alpes du Sud qui jouent gros.

Dans les Hautes-Alpes, Karine Berger, députée socialiste, en charge des questions économiques du PS et candidate sur Gap 2, représente toujours l’étendard rose du parti gouvernemental. Malgré son opposition à certaines décisions nationales, comme celle de la Loi Macron.

Victor Berenguel, secrétaire départemental de l’UMP 05, maire de Savines-le-Lac et vice-président du conseil général sortant se retrouve sur le territoire de Chorges face à l’un des rares binôme de gauche uni, à savoir Joël Bonnafoux, maire de la Bâtie-Neuve, candidat sortant PS et Valérie Rossi, PRG.

Dans le lot apparait également Gérard Fromm, maire de Briançon et conseiller général PS sortant, qui doit faire face à un nouveau duel sur le térritoire de Briançon 2, face à Romain Gryzka (UMP/UDI) contre qui il avait remporté de peu l’élection municipale de 2014. L’élu qui doit également faire face à une candidature dans son propre camp, celle de son adjoint municipal Eric Peythieu.

Dans les Alpes de Haute-Provence, la carte PS pourra également jouer en la défaveur de certains poids lourds comme Gilbert Sauvan, président du conseil général et député, candidat sortant sur le territoire de Castellane, et Jean-Yves Roux, conseiller général sortant sur le canton de Seyne et sénateur.

Michel Lanfranchi, président de l’UMP 04 et candidat sur le canton de Barcelonnette, qui après sa défaite aux municipales de 2014,  de l’UMP aux sénatoriales, et d’un parti en recherche de renouveau, joue son avenir politique.


Raison 4 : Ne pas laisser la place à ceux qu’on ne souhaite pas voir élu.

Et pour tous ceux qui ne savent pas encore pour qui voter, quels sont les programmes des candidats, rappelons qu’Alpes 1 en partenariat avec Le Dauphiné Libéré et La Provence, organisent depuis fin février les débats canton par canton en direct dès 12h dans Midi Pétante avec Alex Cam et Cyrielle Michard.

À retrouver en podcast ici >>> les débats des départementales sur Alpes 1.