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Alpes du Sud : plus de 1.000 enfants exposés aux violences conjugales

SOCIÉTÉ / Chaque année, entre 1.000 et 1.600 enfants des Alpes du Sud se retrouvent exposés aux violences conjugales

Alpes du Sud - Chaque année, entre 1.000 et 1.600 enfants des Alpes du Sud se retrouvent exposés aux violences conjugales. Une opération de sensibilisation des parents et professionnels a débuté ce mercredi à Forcalquier. Elle se poursuit jusqu’à dimanche en mairie et se compose d’une exposition, de ciné-débats et de conférences. Objectif, rappeler que les enfants sont des victimes importantes des disputes des adultes et qu’une attention particulière doit leur être apportée.

Sur 250 à 350 cas de violences conjugales par an, dans chacun des départements, Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence, près de 800 à 1.000 enfants sont exposés. Être victime de violences par son conjoint ou sa conjointe, c’est déjà une épreuve en soi, mais ça peut l’être encore plus pour l’enfant qui se trouve au milieu du conflit parental. Des victimes, souvent des femmes, qui n’en ont pas conscience. « Quand ces femmes viennent nous voir, elles expriment les violences qu’elles subissent. Elles nous disent souvent que les enfants n’assistent pas, ou assistent mais elles ont le sentiment qu’ils ne ressentent pas du tout ces choses mal », explique sur Alpes 1 Dalila Drif, juriste au CIDFF 05, le Centre d’information sur le droit des femmes et des familles. Et pourtant, l’enfant est victime aussi de ces violences conjugales. « L’enfant peut, tout à fait, somatiser et développer des maladies. Ça peut être des troubles du comportement, des troubles de l’alimentation », ajoute ainsi  Géraldine Lafond, directrice du CIDFF 04.

 

« Si je ne le fais pas pour moi, je le fais pour mes enfants »

Alors comment agir ? Les victimes de violences doivent porter plainte. Concernant les enfants, c’est le dialogue qui est nécessaire. Des enfants qui peuvent servir de levier, dans la résolution des problèmes du couple. « C’est la prise de conscience des conséquences que peuvent avoir cette situation de violences intrafamiliales sur l’enfant. Bien souvent, les victimes, s’il ne tenait qu’à elles, les démarches ne seraient pas enclenchées, ou pas aussi rapidement. Si je ne le fais pas pour moi, je le fais pour mes enfants », précise Géraldine Lafond.

Dans le pire des cas, si l’enfant court un risque trop important, un signalement est fait auprès des services du Conseil général. « Il faut faire en sorte que les enfants soient éloignés de ces violences, pour qu’il n’y ait pas de répercussions à l’avenir sur le comportement, la santé et l’évolution de l’enfant », rappelle Dalila Driss, du CDIFF 05. « C’est en quittant le domicile familiale, que la victime arrivera à protéger ses enfants ». Si cela n’est pas possible, les services sociaux seront saisis.