Alpes du Sud – Quatre ans de combat et de guerres des tranchées… et des hommes, des Hautes-Alpes et des Basses Alpes de l’époque, partis au front, laissant derrière eux leurs familles et leurs vies. C’est toute une région qui doit s’adapter. Il y a 100 ans retentissaient les premiers coups de feu sur le champ de bataille. Une guerre qui n’a pas épargné les hommes et les femmes des Alpes du Sud.
Les Alpins, en première ligne dans l’infanterie…
Les hommes en âge de combattre partent pour le front. Beaucoup ne reviendront pas chez eux. « Même si c’était deux départements de l’arrière, ils ont donné beaucoup de soldats. Ces hommes ont été particulièrement mobilisés dans l’infanterie, là où l’on trouvait les pertes les plus importantes. Les Alpes du Sud ont eu un taux de mortalité très important, si bien qu’environ 8 % de la population masculine avait disparu à l’issue du conflit mondial », explique Jean-Christophe Labadie, directeur des Archives départementales des Alpes de Haute-Provence.
70 % des soldats sont touchés, 30 % périssent, les autres sont mutilés
Toute l’économie des Alpes du Sud, de la zone arrière, est tournée vers la guerre. Les femmes deviennent des chefs d’exploitation, les personnes âgées participent. Seuls les enfants vont toujours à l’école, où leur est délivré un message mobilisateur. La région étant pauvre, des allocations aident les familles. Les instituteurs s’occupent évidemment des enfants mais font aussi des conférences patriotiques. Ils informent régulièrement la population des progrès de l’armée. Les usines tournent également grâce à une main d’œuvre extérieure. « Il faut une main d’œuvre, on utilise des prisonniers de guerre, notamment des Allemands qui viennent faire des travaux des champs. On utilise aussi une population immigrée, soit d’Europe Centrale, de l’Est et des colonies pour les usines », poursuit le directeur.
Une poignée de soldat revient dans les usines. Ces affectés spéciaux sont toutefois peu dans la région. 70 % des Alpins du Sud sont touchés par la guerre : 40 % reviennent mutilés, 30 % périssent.