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Alpes du Sud : BTP, la profession silencieuse qui envisage de descendre dans les rues

ECONOMIE / Depuis 2008, on enregistre dans les Alpes du Sud une perte du chiffre d’affaires de 4 à 8 % des entreprises.

Alpes du Sud - Le BTP doit-il continuer à s’endurcir, ou doit-il courber l’échine ? Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie, a récemment annoncé une réduction d’impôts de 30 % pour ceux qui procéderaient à des travaux de rénovation, « ça fait partie des niches marché qui peuvent démarrer tout de suite », explique sur Alpes 1 Patrice Renouf, président de la fédération du BTP dans les Hautes-Alpes, qui espère une mise en œuvre rapide de la mesure. Car selon lui, le chantier de la rénovation représente 50 % de l’activité des entreprises, et cet allègement fiscal offrirait une marge de manœuvre de 20 % supplémentaire.

Mais pour Philippe Piantoni, président du BTP 04, il faut raison garder, « le marché de la rénovation énergétique a été porté pendant des années. Les entreprises se sont formées pour obtenir les labels, afin que les clients puissent bénéficier des allègements. Mais les entreprises attendent toujours que ce marché prenne ».

Le BTP commence à fissurer

Le BTP souffre sur le plan national, mais aussi local. Depuis 2008, on enregistre une perte du chiffre d’affaires de 4 à 8 % des entreprises. Et l’effet ne semble pas s’arrêter. « Les perspectives pour 2015 sont catastrophiques », constate Patrice Renouf, avec une perte de 250 emplois dans les Hautes-Alpes depuis le début de l’année. « Sur le premier trimestre de 2014, les négoces de matériau dans le 04 annonce entre – 10 et – 20 % de chiffre d’affaires. L’emploi intérim sur le département est à – 9 % », poursuit Philippe Piantoni.

Que peuvent faire les communes ?

« Des investissements utiles », selon le président de la fédération du BTP 04, pour qui il ne faudrait pas attendre pour réaliser des travaux d’entretien, plutôt que de devoir reconstruire plusieurs années plus tard. « Elles ne sont pas toutes endettées. C’est aussi une posture politique, il est malvenu de construire », commente Patrice Renouf.

Un secteur qui semble donc au cœur de la tempête depuis plusieurs années… profession silencieuse qui pourrait bien, demain, descendre dans les rues.