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Alpes du Sud : l'ARS veut la privatisation des hôpitaux selon les collectifs de défense

SANTE / Agnès Antoine et Jean-François Pellarey, des collectifs de défense des hôpitaux de Manosque et Briançon, étaient les invités du Tête à Tête d'Alpes 1 Live

Hautes-Alpes – « On ne sait pas où les patients de la réanimation de Briançon seront conduits » : la conclusion d’Agnès Antoine est inquiétante. La coordinatrice du collectif de défense de l’hôpital de Briançon explique sur Alpes 1 que, alors que la réanimation va se transformer progressivement en service de surveillance continue, aucune convention n’a été passée avec d’autres hôpitaux afin de transférer les patients.

Certains voient la fermeture se pointer, d’autres ne voient pas d’ouverture. C’est le cas notamment à Manosque où selon Jean-François Pellarey, du collectif de défense de l’hôpital, « il manque 14 lits de réanimation dans le 04 selon l’IGAS. Avoir un service coûterait moins cher que mettre des hélicoptères et véhicules spécialisés ou encore mobiliser des médecins pendant plusieurs heures ».

Autre constat accablant : « sur la région PACA, ce n’est pas moins de 10 services de réanimation qui vont fermer, les services restants seront surchargés. A force de faire des petits tours en hélico, les patients risquent de se transformer en ange », poursuit Agnès Antoine. Et la fermeture du service à Briançon va, selon le collectif, entrainer des décès prématurés et supplémentaires, « une quinzaine de vies par an ».

Agnès Antoine va même plus loin, le service de réanimation est l’un des poumons de l’hôpital, et on se dirige tout bonnement vers la fermeture du centre. « Suivront des plans de restructuration qui entraineront l’hôpital dans une spirale déficitaire. Il aura du mal à équilibrer son budget », explique-t-elle.

Constat partagé par Jean-François Pellarey, du collectif de défense de l’hôpital de Manosque, « on considère que la santé est un outil industriel avec des technocrates qui utilisent des ratios. L’ARS a pour mission de mettre en déficit de façon artificielle les hôpitaux. A Briançon, on fait supporter le coût de la transformation de l’établissement, à Manosque, on fait supporter le coût de la construction ». Si l’Agence Régionale de Santé va, selon lui, vers une logique libérale de privatisation de la santé, toutes les activités qui rapportent vont désormais dans le privé.