Alpes du Sud - « La lavande est l’âme de la Haute Provence » : au vu des chiffres, on ne peut qu’aller dans ce sens. Dans les Hautes-Alpes, la production de lavande et lavandin représente 138 hectares, mais dans les Alpes de Haute-Provence, ce sont plus de 8700 hectares. Des productions utilisées pour leurs huiles essentielles. Oui, mais voilà, les distillateurs sont inquiets. En cause : la règlementation européenne qui ferait de la lavande et des autres plantes à parfum aromatiques et médicinales des produits chimiques… de ce fait, les normes changent et les contraintes s’alourdissent. En détail, la réglementation en question se nomme REACH, pour Enregistrement Evaluation et Autorisation des produits chimiques. Son objectif initial est de protéger le consommateur des produits dangereux.
Pourquoi les huiles essentielles naturelles en feraient partie ? Parce qu’elles contiennent des substances chimiques, notamment le linalol reconnu comme potentiellement allergène. A terme, les producteurs craignent que l’évolution de la réglementation ne conduise à la limitation voire la suppression de ces ingrédients des préparations pour parfums, cosmétiques ou parapharmacie.
Et si l’on suit également à la lettre REACH, hormis les coûts supplémentaires des contrôles que cela va imposer, un nouvel étiquetage sera imposé. Il serait proche de celui que vous pouvez voir sur les bouteilles d’eau de javel. Les producteurs craignent donc un effet de dissuasion massif.
Stéphane le Foll, ministre de l’Agriculture, a promis à la profession de plaider auprès de la Commission européenne pour demander un traitement spécifique. Une mission au sein de la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de la région PACA est également menée, c’est elle qui doit fournir les conclusions à l’Europe.
