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Alpes du Sud : Municipales 2014, quel scénario pour les villes des départements ?

MUNICIPALES 2014 / A un mois des élections municipales, Alpes 1 fait le point sur les enjeux dans les capitales des Alpes du Sud

Alpes du Sud - Les municipales avancent à grand pas, et avant de glisser votre bulletin dans l'urne, Alpes 1 vous propose un dossier spécial sur ces échéances qui pourraient changer le visage de vos communes... Ou non.

CALENDRIER

Le 6 mars correspond à la date butoir du dépôt de candidature et de listes auprès de la préfecture des départements. Et à cette course, tout le monde n'a pas rempli les objectifs. Pour autant, avant le premier tour du 23 mars, voici quelques éléments ville par ville.

HAUTES-ALPES :

GAP

Les anciens pourraient dire de la capitale douce qu'ils l'ont toujours connue à droite. Pour autant, la ville préfecture a t-elle des chances de basculer à gauche ? Pas sûr si l'on considère que la gauche est divisée, et dans ses candidats, et dans ses accords nationaux. Bernard Jaussaud, candidat PS, a réussi à faire venir dans son camp les communistes, normalement associés au Front de Gauche. Alors que de son côté, les "Tous Capables" de Jean-Claude Eyraud (apparenté Front de Gauche) récupèrent les voix d'Europe Écologie les Verts normalement acquises au PS. Ajouté à ce tableau l'éternelle candidature de celui qui fait cavalier seul, le conseiller général Divers Gauche Guy Blanc.

A droite, l'UMP a adoubé depuis plusieurs mois Roger Didier le maire actuel. Ce dernier a finalement levé le voile sur sa candidature fin février, expliquant vouloir "être maire jusqu'au bout". Un candidat qui rassemble toute la droite autour de lui et qui est même craint par certains de ses adversaires politiques. Fin 2013, le candidat Guy Blanc avait déclaré sur Alpes 1 "être sûr de la victoire de Roger Didier".

Les enjeux :

- assoir le dynamisme des événements sportifs

- développement de l'offre culturelle

- développement de l'éco mobilité

- attractivité économique

- poursuite du désendettement de la ville


BRIANÇON

La ville aux 68 millions d'euros de dette va t-elle retrouver une alternance gauche-droite ? Contrairement à Gap, ce n'est pas la gauche qui est fracturée mais la droite. 2013 : l'UMP dans les Hautes-Alpes accueille et soutient un candidat pour les municipales, Arnaud Murgia. A 29 ans, il a déjà eu l'expérience des hautes sphères politiques, notamment auprès de Patrick Ollier et Nicolas Sarkozy. Ce choix de la fédération haut alpine freina par la même occasion l'ascension de celui que tout le monde attendait... L'enfant du pays, Romain Gryzka, ancien conseiller municipal à Briançon sous Alain Bayrou, candidat pour les cantonales et un temps pressenti pour devenir secrétaire départemental adjoint de l'UMP 05. Le secrétaire Victor Berenguel avait en effet fait la demande auprès des instances nationales.

Depuis la droite est divisée en deux : Romain Gryzka, désormais Divers Droite puisqu'il a rendu sa carte de l'UMP, et Arnaud Murgia nommé candidat UMP-UDI. Entre les deux, aucun accord ne semble possible pour faire face à la candidature du maire sortant.

Gérard Fromm, candidat PS, voit dans ce contexte un terrain propice à une campagne sereine avec comme épilogue de ses cinq ans de mandat avoir évité à Briançon d'être mise sous tutelle et vu la dette fondre de près de 10 millions d'euros.

Les enjeux :

- continuer à rassurer la Chambre régionale des Comptes

- prouver aux entreprises que la ville peut être attractive

- remettre Briançon sur pied après le départ de l'armée

- développer l'aspect touristique en utilisant la marque Serre Chevalier

- rendre l'achat en centre ville plus attractif que sur internet (conclusion de la CCI)


EMBRUN

La petite Nice des Alpes avait vu partir premier dans les starting-block Pierre Albert, candidat DVD. Celui qui dénonçait la "force de l'inertie" du maire sortant Chantal Eymeoud va finalement faire du sur-place puisqu'il n'a pas réussi à monter sa liste.

Ils ne sont donc plus que deux. Tout d'abord Chantal Eymeoud qui veut repartir pour un troisième mandat. La présidente de l'UDI dans les Hautes-Alpes peut compter sur le soutien de l'UMP pour mener à bien le développement de la ville : refaire d'Embrun un poumon touristique idéalement situé entre les Orres et le lac de Serre Ponçon et développer le milieu de la santé et du service à la personne.

Face à elle, Didier Steinville, retraité de la SNCF et aujourd'hui candidat DVG soutenu par le PS. Lui dénonce une politique clientéliste menée par Chantal Eyméoud et à dans le viseur les subventions attribuées à certaines associations. Pas de cumul des mandats pour lui, s'il est élu, il ne briguera pas le poste de président de la communauté de communes. Enfin, Didier Steinville réclame un audit financier d'Embrun où, selon lui, "la dette est trois fois supérieure à la moyenne des communes de population équivalente".

LES ENJEUX :

- retrouver le sens de l'axe Embrun-Les Orres

- redonner une énergie au centre ville

- attirer les commerces dans le cœur de ville


LARAGNE

Laragne, la quatrième ville du département des Hautes-Alpes où chaque camp est divisé. Honneur aux sortants, la gauche avec l'héritier du maire Auguste Trupheme : Jean-Michel Reynier. Le 4ème adjoint de l'équipe municipale se lance dans une candidature sans étiquette et sans soutien du PS local, mais avec la présence sur la liste d'Auguste Trupheme, gage de passage de relais en douceur.

Si le PS tourne le dos à Jean-Michel Reynier, elle donne son soutien à un autre candidat de gauche, sorti lui aussi de la majorité Trupheme : Jean-Paul Jouve, 2ème adjoint, qui au passage embarque, trois anciens du conseil municipal, tous peu enclins à défendre les choix de ces six dernières années. Vous avez dit reniement?

Si vous tournez maintenant la tête à droite, le paysage n'est pas plus clair : l'ancien maire de Laragne et son ancien premier adjoint font plus que liste à part, ils ne se parlent plus et refusent même de se retrouver dans la même salle pour un débat. Henriette Martinez part donc avec l'étiquette UMP et son passé de députée. Quant à Michel Joannet, DVD, il défend une candidature de terrain pensée de longue date, pensant, ou espérant ne pas voir revenir la fille de l'épicier, Henriette Martinez. Raté.

En conclusion, les Laragnais peuvent s'attendre à une triangulaire au second d'un tour, soit à droite soit à gauche.

LES ENJEUX :

- retrouver une capacité d'autofinancement

- développer la zone d'activités

- réaliser un programme d'investissement qui rapporte à la commune

- se rapprocher de Sisteron


ALPES DE HAUTE-PROVENCE


DIGNE-LES-BAINS

De toutes les villes des Alpes de Haute-Provence, Digne les Bains est celle des plus emblématiques. C'est tout d'abord la ville la plus endettée du département, mais aussi celle qui pourrait voir la victoire politique du Rassemblement Bleu Marine (Front National), et ce "dès le premier tour", comme l'avait déclaré sur Alpes 1 sa candidate Marie-Anne Baudoui-Maurel. Elle qui veut mettre fin aux subventions électoralistes, à l'hégémonie de la gauche et développer une "plateforme touristique internationale" afin de régler le problème de l'attractivité.

Ses anciens compagnons de route de l'UMP 04, s'ils ne lui tiennent pas, officiellement, rigueur de ce virage politique, annoncent d'ores et déjà par la voix du candidat Christian Barbero ne pas envisager d'alliance au second tour. La liste se concentre sur le projet quelque peu similaire d'une "plateforme touristique" mais aussi économique.

Un triptyque de droite complété par la candidature de Gérard Segond : le candidat du passé de Digne les Bains, adjoint il y a plus de 20 ans sous l'ancien maire RPR Pierre Rinaldi. S'il concède des erreurs de gestion de fin de mandat à son ancien mentor, qui aurait mis à mal les comptes de la ville, il veut revoir l'aménagement et le stationnement de Digne les Bains. Un candidat qui refuse d'appliquer la réforme des rythmes scolaires et la semaine d'école à quatre jours et demi s'il est élu.

Face à la droite, la gauche dignoise si longtemps fédérée sous un même étendard se voit divisée : adoubée par le président du Conseil Général des Alpes de Haute Provence et député Gilbert Sauvan, et soutenue depuis peu par le PS, Patricia Granet veut faire briller son étoile sous le signe d'un courant renouvelé et désuni de la gauche en place. La candidate ne veut plus subir le vieillissement de la ville, mais en profiter pour créer une "silver economy", ou économie axée autour des services à la personne. Un scénario à gauche dont le maire en place Serge Gloaguen semble plus enclin à suivre, que celui porté par son ancien poulain, Franck Di Benedetto.

Un dernier candidat, enfant déshérité d'un bilan qu'il défend jusqu'au bout au point de placer sa candidature dans la continuité. Actuel adjoint aux finances et au personnel, il possède déjà le tableau complet de l'état financier de la commune et a déjà annoncé entre 3 et 4 millions d'investissements par an.

LES ENJEUX :

- la poursuite du désendettement

- l'attractivité économique, touristique

- ne plus faire reposer les ressources uniquement sur la fonction publique

- garder la jeunesse

- redonner un élan culturel et dynamique


SISTERON

La citadelle imprenable est-elle si intouchable que cela ? La réponse semble "oui" au vu des déclarations des opposants. Notamment celle du candidat FN, Michel Blume, le nouveau meilleur ennemi du maire sortant Daniel Spagnou, en déclarant sur Alpes 1 qu'il était "un bon maire". Sans apporter de solution forte pour l'avenir de Sisteron.

La gauche elle par la voix de Jean-Philippe Martinod se fait une deuxième jeunesse et part dans la campagne dans l'esprit de rendre aux Sisteronais ce qui constitue le matelas d'une des villes les plus riche des Alpes De Haute-Provence. Une action semble déjà en place pour redonner de la clientèle aux commerces du centre ville : des "Sist'euros" ou chèques cadeau accordés aux familles éligibles.

L'édile actuel, du haut de la Citadelle, compte les points et continue à déclarer, après plus de 30 ans aux fonctions, son amour pour la perle de la Provence en établissant un programme bilan.

LES ENJEUX :

- s'accorder avec les nombreux territoires qui lui font les yeux doux afin de s'associer à elle

- attirer de la clientèle en centre ville

- assoir son pôle d'activité entre Manosque et Gap


FORCALQUIER

La ville de tous les dérapages... Depuis plusieurs mois, tout le monde le sait, il n'y aura que deux candidats : le député maire sortant Christophe Castaner et le jeune secrétaire départemental UMP Sébastien Ginet. Pour autant, les échanges entre chaque camp remplisse les pages "indiscrétions" des journaux. Entre diffamation et propos injurieux, les opposants et partisans jouent ce que les candidats appellent "campagne de caniveau". Finalement, on se demande si le vote ne sera pas un bulletin de défense pour un candidat plutôt qu'un vote d'adhésion à un programme.

Pourtant, deux programmes s'opposent bel et bien : Christophe Castaner veut créer une gare routière avec des liaisons intra-muros, une nouvelle crèche et défend un bilan à l'opposé de celui décrit par son opposant. Sébastien Ginet souhaite voir un Forcalquier avec une taille humaine dans un village où il fait bon vivre, en recréant du dialogue avec les habitants et en basant le principal de sa campagne sur la politique sportive.

LES ENJEUX :

- négocier le virage du développement de la ville sous préfecture

- stabiliser l'impôt

- régler les désaccords concernant le PLU


BARCELONNETTE

La capitale de l'Ubaye voit s'affronter un maire et un conseiller municipal d'opposition, le PS contre une droite qui ne veut pas dire son nom, mais qui a le soutien de l'UMP.

Candidat de second choix après le désistement de la tête de liste, Pierre Martin-Charpenel dénonce "l'autocratie" du maire Jean-Pierre Aubert. Et veut recréer du dialogue avec la société civile, y compris dans la prise de décision. Il souhaite redonner une seconde fraîcheur à la ville qu'il trouve bien terne et mal organisée dans sa circulation.

Jean-Pierre Aubert quant à lui, bête noire de l'UMP dans l'Ubaye, a tout misé sur la réhabilitation du quartier Craplet avec notamment Seolane et le pôle d'excellence. Il compte bien prouver que son bilan est aussi une forme d'avenir pour Barcelonnette.

LES ENJEUX :

- confirmer la reconversion du quartier Craplet

- redorer l'image de la capitale de l'Ubaye

- assainir les rapports entre la mairie et la communauté de communes de la vallée de l'Ubaye (CCVU)