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Alpes du Sud : les patrons ne tendent pas la main au pacte de responsabilité

ECONOMIE / ENTREPRISE / Boris Perdigon, président de l'UPE 05, et Denis Vogade, président de l'UDE 04, étaient les invités d'Alpes 1 Live

Alpes du Sud - 14 janvier dernier : François Hollande lance un vaste chantier auprès des entreprises. Celui d’un pacte de responsabilité pour « produire plus, produire mieux ». Il s’agit en fait de supprimer les cotisations familiales patronales d’ici à 2017, soit environ 30 milliards d’euros. En contrepartie, les entreprises doivent s’engager à embaucher. Si le MEDEF a applaudi cette annonce, qu’en est-il dans les Alpes du Sud ?

Du côté de Boris Perdigon, le président de l’Union pour les entreprises dans les Hautes-Alpes, il faut ramener le montant dans son contexte. "30 milliards, quand vous le ramenez à une entreprise qui fait 150 000 euros de chiffre d’affaires, et que vous lui demandez d’embaucher, que voulez vous qu’il fasse ? Qu’il embauche avec 10 000 euros ?", demande t-il sur Alpes 1. Alors que les Hautes-Alpes ainsi que les Alpes de Haute-Provence sont constituées en grande majorité d'un tissu de PME, Petites et Moyennes Entreprises, et TPE, Très Petites Entreprises, la mesure n'est donc pas assez intéressante. De plus, selon Boris Perdigon, le droit social et le droit du travail ne sont pas assez intéressants pour que les entreprises grossissent, et passent le seuil des 51 salariés : "On a des effets de seuil de masse critique. On a le record d’Europe des entreprises de moins de 49 salariés. Ce n’est pas pour rien, nous avons une structuration du droit social et du droit du travail qui ne permet pas à certain de prendre de risques de grossir".

Pour Denis Vogade, président de l’Union des Entreprises dans les Alpes de Haute-Provence, l’avis est partagé : les petites et moyennes entreprises ne pourront pas embaucher d’avantage, malgré ses mesures. Selon lui, il vaut mieux injecter directement l’argent public dans l’économie : "Dans les Alpes de Haute Provence, 1/3 des TPE et des PME est autour des bâtiments. Il y a quelque chose à faire au niveau des fonds publics et privés. Est-ce qu’il vaut mieux injecter de l'argent public dans l’économie pour que ça profite à tout le monde, ou donner des prestations à des gens qui ne vont pas avoir de travail ?", demande t-il. 

Une interview à retrouver dans son intégralité sur http://alpesdusud.alpes1.com/radio/podcasts?dossier=tete-a-tete