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Alpes du Sud : les vétérinaires enragés contre le gouvernement

SANTE / Ils dénoncent un projet d’interdiction de délivrance de certains antibiotiques

Alpes du Sud -  Les vétérinaires en colère ce mercredi. Il s’agit de la première journée d’action depuis plus de 40 ans, avec des cliniques qui ont fait portes closes. En cause : une disposition insérée dans un projet de loi d’avenir sur l’agriculture, qui doit être présentée mercredi prochain en Conseil des Ministres. Cette clause devait interdire la délivrance, par les vétérinaires, de certains antibiotiques jugés critiques.

Une question de santé publique avait alors soutenu la Ministre de la Santé, Marisol Tourraine. Le Gouvernement voulait éviter que certaines bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques, car aussi bien délivrés aux hommes qu’aux animaux. « Les vétérinaires sont partie prenante de la santé humaine. On est justement sur le terrain, pour assurer cette santé », regrette Jean-Luc Halbout, vétérinaire à Gap et membre du SNVEL (Syndicat national des vétérinaires libéraux). Il parle de non-sens : « Au niveau de la médecine rurale,  les vétérinaires interviennent pour faire le dépistage des maladies, comme la tuberculose, la brucellose… »

Pour ces professionnels, il est donc dangereux d’interdire aux vétérinaires la délivrance de médicaments, même s’ils reconnaissent qu’il en faut diminuer la quantité. « Les vétérinaires participent, depuis plusieurs années, à un plan qui s’appelle Ecoantibio 2017. Les vétérinaires ont réussi à faire baisser la prescription d’antibiotiques de 30% en cinq ans ». C’est ainsi un sentiment de méfiance qui est ressenti par ces spécialistes. Ils se sont réunis dans un cortège composé entre 2 000 et 4 000 ce mercredi, devant le Ministère de la Santé à Paris. Une délégation a également été reçue ce mercredi après-midi, par le directeur de cabinet de la Préfecture des Hautes-Alpes.

Près de 25 vétérinaires exercent dans les Hautes-Alpes, le même nombre dans les Alpes de Haute-Provence. Si cette disposition entre dans la loi, ils pourraient devenir moins nombreux. « Il est évident que les structures vétérinaires qui délivrent des médicaments, et ça fait une part non négligeable de leur chiffre d’affaires, ne pourront plus faire le même travail. Ils devront peut-être quitter le maillon rural ou être obligé de s’arrêter, ou débaucher des salariés », a expliqué sur Alpes 1 Jean-Luc Halbout.

Il faut savoir que le paragraphe incriminé a été retiré du projet de loi d’avenir sur l’agriculture. Une annonce, ce lundi, des Ministres de l’Agriculture et de la Santé. Les vétérinaires restent tout de même vigilants, jusqu’au Conseil des Ministres du 13 novembre prochain. A noter que le syndicat agricole FDSEA dans les Hautes-Alpes a annoncé son soutien à l’action des vétérinaires.