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Alpes du Sud : l'avenir de l'agriculture passera par une harmonisation

AGRICULTURE / Après la publication d'une enquête de l'INVS selon laquelle un agriculteur se suicide tous les deux jours, les deux présidents des Chambres d'Agriculture des Alpes du Sud étaient les invités d'Alpes 1 Live

Alpes du Sud - « Harmonisez les aides, sinon, il en va de l’avenir de l’agriculture en France » : voilà le message qu’on fait passer ce lundi midi sur Alpes 1 Pierre-Yves Motte, président de la Chambre d’Agriculture des Hautes-Alpes, et Frédéric Esmiol, son homologue dans les Alpes de Haute-Provence. « La grande force est en train de s’affaiblir, la France agricole était 2ème au niveau mondial après les Etats-Unis, elle est désormais en train de sombrer en raison des crises, du manque de dynamisme », souligne Pierre-Yves Motte.

Le phénomène est en train d’occuper les premières lignes de l’actualité après le résultat de cette enquête de l’INVS (Institut National de Veille Sanitaire) : un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Et les disparités nationales sont intenses, les Alpes du Sud semblent ainsi mal loties. « Nous sommes sur des revenus les plus faibles au niveau national. Les agriculteurs ont du mal à s’en sortir et faire vivre leurs familles, nous sommes sur des territoires entièrement en zone de montagne, les contraintes de travail et de rentabilité sont plus difficiles, l’impact des crises et des réformes successives de la Politique Agricole Commune qui ne rééquilibre pas forcément conduit à ces disparités », regrette sur Alpes 1 Pierre-Yves Motte. Du côté des Alpes de Haute-Provence, un travail de proximité est mis en place pour recenser le malaise agricole. « Certaines personnes se renferment sur elles-mêmes, qui ont de très petites exploitations, et qui ne font appel à personne. Il faut les identifier avec un travail local entre agriculteurs, avec des groupes de parole. Puis les accompagner », explique Frédéric Esmiol.

Désormais, les regards se tournent donc vers la PAC, la Politique Agricole Commune. Avec de nouveaux choix qui sont faits par le gouvernement jusqu’en 2020. Sur les 9,1 milliards d’euros distribués chaque année, 250 millions supplémentaires seront accordés à l’élevage. De plus, une majoration des aides a été décidée pour les petites et moyennes exploitations, majoration pour les 52 premiers hectares. Un rééquilibrage qui va dans le sens de ce que demandent les deux chambres d’agriculture : « On a un besoin d’harmonisation, en donnant une tendance forte aux productions méditerranéennes, qui sont les mal logés de la PAC », poursuit Pierre-Yves Motte. « Ce qui est important, c’est faire entendre nos particularités, et nous demandons le recoupage sur l’ensemble des aides animales », insiste Frédéric Esmiol.